Ruvyogo Michel écrivait que face aux habitudes et pratiques de certains fonctionnaires internationaux qui ne font que causer des désastres un peu partout dans le monde, en utilisant et en abusant de la confiance que les peuples ont mis dans les institutions internationales, quand ils produisent sciemment des faux rapports sans preuves et sans fondements, qui peuvent compromettre la paix, la stabilité des pays ou l’intégrité physique des populations, en guise d’exemples les cas de l’Irak, de la Libye et de la Syrie; il est temps que le reste du monde se réveille avant que ces irresponsables ne détruisent la planète toute entière.
Le paradoxe reste le cas du Burundi, pendant la longue période que se sont succédés les régimes militaires dictatoriaux, ces fonctionnaires internationaux pavoisaient et leur silence était assourdissant. Des pogroms ont été faits en 1965, 1969, 1972, 1988, 1993 avec des centaines de victimes directes et indirectes mais personne ne les a entendu parler. Depuis 2005 que les Burundais démocratiquement se choisissent leurs dirigeants, ces fonctionnaires internationaux aidés par leurs suppôts locaux nostalgiques de ce passé douloureux pour le reste des Burundais, produisent pratiquement chaque mois des rapports faisant l’apologie du génocide, une forme d’incantation obscène afin de susciter par inadvertance ce fléau qui pourrait emporter des centaines de vies humaines encore une fois. Apparemment, le sang doit couler quelque part, serait-il pour eux comme un besoin vital ?
Des membres de la Ligue Iteka ont inspiré un rapport à la FIDH alarmant sur le Burundi, de même nature que celui qui avait été produit comme prélude et prétexte pour la destruction de la Libye. Il est devenu clair que le but recherché, c’est de semer le chaos au Burundi, lequel va produire des morts massivement et la destruction des quelques infrastructures que les Burundais ont érigé lors des travaux communautaires sans l’aide de ces néocoloniaux.
Il est aussi devenu évident que ces organisations ne défendent en rien les Droits de l’homme car à partir du moment qu’elles compromettent le droit à la vie et le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes quel autre droit peuvent-elles encore défendre ? Partant de cela, il nous revient de comprendre que dorénavant nous devons scruter scrupuleusement ces rapports qu’elles produisent, les analyser, identifier leurs réelles motivations et les consigner, si d’aventure au Burundi, une hécatombe comme celles que nous avons connues les années pénibles de la dictature se reproduit à nouveau, ces rapports seront le point de départ pour exiger que justice soit rendue. Les fonctionnaires qui auront induit en erreur les décideurs de ce monde devront individuellement en répondre car jusqu’à aujourd’hui, à part des regrets que nous entendons, ici et là, personne n’a été rendue responsable de la destruction de l’Irak et de la Libye.
La semaine prochaine à Bruxelles, la Section Belgique-Burundi du groupe belge de l’Union interparlementaire et le collectif des femmes pour la paix et la démocratie au Burundi donneront la tribune à certains Burundais recherchés par la justice burundaise pour avoir commis des crimes innommables, paraît-il pour parler des droits de l’homme au Burundi. Très surprenant le panel choisi pour développer ce thème. Sûrement que le fameux rapport de la FIDH dénonçant le génocide en cours sera au centre des débats et l’assistance ne manquera pas de plaider pour une guerre humanitaire à mener au Burundi. Néanmoins et comme les dictons populaires le répète souvent, le diable se cache toujours dans les détails et le mauvais génie finit toujours par bondir de lui-même. Nous sommes prévenus.
Beninka Alphonsine