Le gouvernement promet de « restaurer les équilibres constitutionnels » dans l’armée et la police

Le gouvernement s’efforcera à « restaurer les équilibres constitutionnels » à l’armée et à la police nationale selon l’esprit de l’Accord d’Arusha pour la Paix et la Réconciliation au Burundi (AAPRB) conclu en 2000 entre les protagonistes du conflit burundais, a promis jeudi Gaston Sindimwo, premier vice-président du Burundi.

L’AAPRB et dont les principales clauses ont été reversées dans la Constitution du Burundi en vigueur promulguée le 18 mars 2005, a institutionnalisé une parité ethnique de 50% hutu-50% tutsi à l’armée et à la police pour « conjurer les actes de coup d’Etat et de génocide ».

« Au dernier recensement ethnique commandité par le Sénat, on a relevé un petit déséquilibre ethnique dans ces corps ; car, à l’armée, les effectifs actuels font état de 53% tutsi et de 47% hutu ; alors que c’est plutôt l’inverse à la police avec 52% hutu et 48% tutsi. Nous allons corriger ce déséquilibre au cours des prochains recrutements en faisant entrer dans ces corps plus de hutus à l’armée que de tutsis, ainsi que plus de tutsis à la police que de hutus », a précisé le premier vice-président Sindimwo au cours d’une causerie morale à l’Institut supérieur des cadres militaires (ISCAM) qu’il a voulu « très ouverte, sans aucun tabou » en présence de la presse.

M. a prévenu toutefois qu’en dépit de la préoccupation des autorités burundais pour veiller sans cesse aux équilibres ethnico-régionales et de genre au sein des corps nationaux de défense et de sécurité, il n’y aura jamais de « parité absolue » dans la mesure où des impondérables comme des morts subites peuvent être enregistrés au sein d’une composante ethnique donnée comme dans une autre.

Les autres préoccupations des militaires conviés à la causerie morale, ont porté notamment sur le sort des soldats partis en cavale à l’étranger « par panique » dans la foulée de l’attaque des hommes armés du 11 décembre 2015 contre quelques camps militaires de Bujumbura dont l’ISCAM.

Sur ce, le vice-président burundais a affirmé que de tels militaires fugitifs sur le champ de bataille, ne peuvent être autorisés à regagner leurs postes d’attache dans le cadre d’un rapatriement « volontaire » ou « organisé » des réfugiés burundais, parce que leur geste ainsi posé est considéré comme une « désertion ».

Car, a-t-il insisté, au Burundi tout comme sous d’autres cieux à travers le monde, les militaires doivent démontrer qu’ils ne sont pas des citoyens normaux en faisant preuve de bravoure et de courage en face de l’ennemi sur le champ de bataille.

En revanche, il a plaidé pour la réintégration dans la carrière des armes pour des militaires « blanchis en justice » après des poursuites judiciaires étalées sur une « longue » période allant au-delà du délai réglementaire régissant le code du travail.

M. Sindimwo en a profité pour plaider en faveur de la cohésion au sein des corps burundais de défense et de sécurité, afin que ceux qu’il qualifié de « fauteurs de trouble », ne puissent bénéficier d’aucune faille pour perturber la paix et la sécurité au Burundi.

« Serrez les coudes, luttez contre tous les oiseaux de mauvaise augure et armez-vous de l’éthique et de la déontologie militaire en vous refusant à toutes les sollicitations politiciennes qui viendraient enfreindre à votre mission première de sécuriser les burundais », a-t-il martelé.

Auparavant, le commandant de l’ISCAM, le colonel Grégoire Ndorarigoranye, avait indiqué dans son mot d’accueil qu’avec la crise électorale burundaise d’avril 2015, certains politiciens burundais avaient tenté de « diviser » les officiers de cet établissement universitaire dans une perspective « malveillante » d’y saper la cohésion interne.

Pour sa part, le ministre burundais de la Défense et des Anciens Combattants, Emmanuel Ntahomvukiye, a signalé qu’au cœur des chantiers en cours dans son ministère, se trouve le projet de doter l’ISCAM d’une législation « adapté aux temps contemporains », en remplacement de l’actuelle en train de devenir » désuète ».

Cette causerie morale au sein de l’ISCAM, est intervenu au moment où cet établissement qui a vu le jour en 1975, s’apprête à accueillir dans un proche avenir des jeunes candidats officiers, qui formeront sa 47ème promotion.

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