Dans son communiqué, le mouvement ne précise pas les raisons de cet appel à suspendre la mobilisation, mais il annonce qu’il réaffirmera « ses exigences dont la libération immédiate, et sans conditions de tous les prisonniers politiques ». Le mouvement annoncera aussi « un nouveau mot d’ordre concernant la date, le lieu et la forme des prochaines manifestations ».
C’est un nouveau développement, alors que lundi Ousmane Sonko avait appelé à poursuivre la mobilisation de manière pacifique. Dans sa déclaration, l’opposant s’en est pris au président Macky Sall, qu’il accuse d’avoir « trahi le peuple sénégalais ». Pour lui, le chef de l’État « n’est plus légitime » pour diriger le pays. « La révolution est en marche […], la peur a changé de camp », disait-il. Et il a appelé le chef de l’État à clarifier ses intentions pour la prochaine présidentielle de 2024, à lever le doute sur une éventuelle candidature à un 3e mandat.
Un « appel au calme et à la retenue » du président Sall
Le président Macky Sall s’est, lui aussi, exprimé dans la soirée. Sa déclaration était très attendue après les troubles de ces derniers jours. Il a lancé un « appel au calme et à la retenue ». Dans un message à la Nation diffusé à la télévision nationale d’un peu plus de dix minutes, le chef de l’État a plaidé pour l’apaisement, « le dialogue et la concertation ». Il assure avoir « compris […] les inquiétudes et préoccupations des jeunes ». « La colère exprimée ces derniers jours est aussi liée à l’impact d’une crise économique aggravée par la pandémie de Covid-19 », a dit le chef de l’État. Il promet une réorientation budgétaire pour répondre aux besoins de la jeunesse en matière de formation et d’emploi.
Dans l’immédiat, le couvre-feu sanitaire est allégé dans les régions de Dakar et Thiès : il débute à minuit, au lieu de 21h, jusqu’à 5 heures du matin. Et sur l’aspect judiciaire de la crise, Macky Sall a appelé à laisser « la justice suivre son cours en toute indépendance ».
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RFI