Selon Pierre Nkurikiye, porte-parole du ministère en charge de la sécurité, c’étaient des femmes et elles étaient en partance pour les pays du Golfe. Il a indiqué qu’en date du 26 février, la police a accueilli à la frontière au poste-frontière de Kobero au nord-est du Burundi 89 femmes burundaises victimes de trafic d’êtres humains.
Elles ont été interceptées par la police Kenyane quand elles tentaient de rejoindre des pays du Golfe. « Ces femmes ont été relâchées pour regagner leurs familles respectives. Nous avons constaté que la plupart de leurs documents sont authentiques. Des enquêtes continuent pour savoir comment elles obtiennent ces documents de voyage afin d’établir des responsabilités de ceux qui seraient impliqués dans ce crime», a-t-il précisé.
Dans le combat contre ce trafic, M. Nkurikiye a présenté deux individus menottés arrêtés les 25 février à Kinama en mairie de Bujumbura. D’après lui, ils étaient en train de fabriquer de fausses autorisations de sortie du sol burundais.
Dans cette opération 7 passeports de l’EAC, 13 cartes nationales d’identité, 13 cartes jaunes, une grenade chinoise et un téléphone Android de marque Samsung Galaxie ont été saisis.
Très récemment, le 2 mars, la police a arrêté à l’Aéroport international Melchior Ndadaye un brigadier de police prestant au sein du Commissariat général des migrations.
Il a été appréhendé avec trois femmes victimes de trafic qu’il accompagnait pour faire des formalités de voyage afin de prendre l’avion pour les pays du Golfe. « Tout le circuit va être démasqué et toutes les personnes appréhendées», a-t-il promis.
Pierre Nkurikiye a expliqué que ce trafic est très lucratif. Pour chaque autorisation de sortie obtenue, la demanderesse doit payer 50 dollars et 300 dollars pour chaque personne transférée à l’étranger. « Cette pratique ternit l’image du Burundi à l’étranger. Il y a des femmes victimes qui viennent assiéger l’Ambassade du Burundi dans la région pour les rapatrier alors qu’en partant elles n’ont pas avisé».
Les enquêtes sont en cours, dit-il, pour identifier toutes les personnes impliquées dans ce trafic. Le porte-parole du ministère en charge de la sécurité espère que la police pourra mettre fin à ces pratiques.
« Le combat contre le trafic d’êtres humains comme d’autres crimes continue. C’est un crime commis en réseau entre Burundais et étrangers. Ce qui est bon, c’est que même la lutte doit se faire en réseau. Des victimes burundaises sont arrêtées dans d’autres pays et rapatriées au Burundi».
Par jeremie Misago