Burundi : l’administration territoriale annonce la politique de tolérance zéro contre la fraude

Le ministre de l’Intérieur et de la Formation Patriotique, Pascal Barandagiye, a mis en garde samedi les administratifs à la base qui se rendent complices avec les gens qui organisent la fraude pour exporter certains produits burundais vers les pays voisins et a proclamé la politique tolérance zéro contre cette fraude.

Au cours d’une réunion qu’il a organisée vendredi à Gitega au centre du pays à l’intention des administratifs et de la police de sécurité publique, le ministre a insisté sur les exportations des minerais, le café et les poteaux en bois de transport d’électricité.

« Nous appelons les responsables de l’Office Burundais des Mines (OBM) et l’Autorité de Régulation de la Filière Café (ARFIC) pour qu’ils puissent se convenir avec l’administration et la police sur les stratégies à prendre pour lutter contre la fraude », a indiqué le ministre sur les ondes de la radio nationale au lendemain de la réunion de Gitega.

A titre illustratif sur le manque à gagner dans le secteur des minerais et sur le pas déjà franchi dans la lutte contre la fraude dans ce secteur, il a fait savoir qu’en 2016, l’OBM n’a eu que 200 tonnes de minerais alors qu’actuellement grâce à cette politique de tolérance zéro contre la fraude l’on parvient à avoir 40 tonnes par semaine.

Le ministre a été très ferme dans cette politique de tolérance Zéro contre la fraude. « Le message à donner à l’administration est un message de tolérance zéro contre la fraude. Et nous voulons que ce message parvienne essentiellement à l’administration à la base et surtout aux chefs de colline parce que la fraude passe par la colline.

Nous avons recommandé aux gouverneurs de provinces de limoger sans autre forme de procès les chefs de colline qui feront sourde oreille », a martelé M. Barandagiye.
Il a fait savoir qu’une ordonnance ministérielle mettant en place la procédure d’autorisation du transport du café à partir des stations de lavage jusqu’aux stations de déparchage va être signée, ce qui permettra, a-t-il dit, « de détecter rapidement celui qui est en ordre et celui qui ne l’est pas ».

Il a insisté sur le café allant jusqu’à même dire que les Rwandais ont injecté beaucoup de fonds pour acheter clandestinement le café burundais à un prix nettement supérieur à celui du Burundi et qu’ils ont même implanté des usines sur certaines des frontières de leur pays avec le Burundi alors que, a-t-il dit, « ils ne produisent presque pas de café ».

Quant aux poteaux en bois pour le transport d’électricité, le ministre Pascal Barandagiye a indiqué que certains burundais s’adonnent ces derniers temps à les exporter vers l’Ouganda, ce qu’il a appelé « une autre forme d’appauvrissement de notre pays au profit de l’étranger ».

Malheureusement, a-t-il dit, ils reçoivent des autorisations de la part de l’Office Burundais pour la Défense de l’Environnement, mais a en même temps recommandé aux gouverneurs de provinces de retirer ces autorisations en attendant qu’il parle de cette question avec son homologue de l’Environnement.

« Mais d’ores et déjà, que les commerçants le sachent, ce genre de commerce n’est pas autorisé dans notre pays », a martelé le ministre Pascal Barandagiye.

Xinhua