L’ambassadeur des États-Unis organisait un live-tweet ce vendredi 25 août sur les relations entre son pays et le Burundi. Au bout de deux heures et demi de questions-réponses, il est resté beaucoup plus d’attente que de satisfaction…
Délaissant les traditionnelles interviews à l’image de son homologue de Belgique qui venait de se confier récemment à Ikiriho, l’ambassadeur Anne Casper a eu l’idée originale d’interagir directement avec les internautes via Twitter en utilisant le hashtag #AskAmbCasper. Et les Burundais l’attendaient de pied ferme, le célèbre réseau social étant le terrain favori de la communication politique depuis 2015.
L’opposition radicale, clairement plus engagée dans cet échange, attendait la diplomate américaine notamment sur la brûlante question d’Imbonerakure. L’Amb. Casper était sommée par Vital Nshimirimana de donner son impression sur la jeunesse du Cndd-Fdd “au vu de ce qu’elle fait et ce qu’elle dit”. Une réponse toute diplomatique a fusé: “Tous les partis politiques ont le droit d’avoir des ligues de jeunes, à condition que toutes ces ligues aient les mêmes droits et soient régies par les mêmes lois”.
Plus loin, toujours sur cette thématique d’Imbonerakure, elle a rappelé que “les USA condamnent toutes les formes de violences”, soulignant que son pays “soutient les programmes qui aident les jeunes à travers tout le Burundi à réduire la violence par la réconciliation, la formation”, etc.
D’ailleurs, pour elle, tout en soulignant le soutien au dialogue inclusif sous les auspices de l’EAC, le chemin du Burundi vers la stabilité passe par “la réconciliation et un secteur privé fort qui permet aux jeunes burundais de se réaliser.”
Sur la question de l’Amisom, toujours en provenance des relais de l’opposition, l’Amb. Casper a rappelé que son pays soutient la force africaine de maintien de la paix, à laquelle participe les militaires burundais “qui jouent un rôle important dans la stabilisation de la Somalie”. Quant aux sanctions contre les militaires accusés de violations des droits de l’homme, l’ambassadeur américain a indiqué qu’elles s’appliquent sur les soldats qui sont entraînés par les États-Unis.
Le célèbre collectif anti-Cndd-Fdd @iburundi a voulu piéger la diplomate en lui demandant “ce qui l’avait surpris le plus depuis son arrivée au Burundi”. S’attendait-il à des réponses du type “les beaux paysages” ? L’Amb. Casper a plutôt évoqué “la résilience des Burundais, qui continuent de croire dans des lendemains meilleurs malgré les nombreux défis”.
Côté pro-Bujumbura, @AnotherBurundi a voulu savoir ce que pense la diplomate américaine de la liberté d’expression au Burundi, en s’attendant peut-être à des louanges. Réponse mesurée: “Il y a eu des progrès sur certains aspects, des régressions sur d’autres”.
Aux accusation de compliquer l’octroi des visas aux Burundais depuis 2015, l’ambassadeur a répliqué que “Le processus et la loi concernant les demandes et l’éligibilité sont les mêmes pour tous les demandeurs à travers le monde”.
Et bien sur, au-delà des questions de coopération, des études aux États-Unis ou du soutien américain au système sanitaire burundais, l’épineuse thématique des droits de l’homme ne pouvait pas manquer. La réponse est venue avec le cachet de l’ambassade:
by Emmanuel Bizindavyi