Les députés de l’Assemblée nationale burundaise se sont convenus jeudi sur la mise en place d’une commission parlementaire spéciale chargée d’examiner le contenu des rapports des commissions internationales d’enquête produits sur le Burundi, a constaté Xinhua sur place.
Cette décision intervenue en marge d’une séance de questions orales à la ministre burundaise de la Justice, Aimée-Laurentine Kanyana, et à son collègue des Droits de la Personne humaine, Martin Nivyabandi, a été prise notamment dans la perspective d’examiner le contenu du rapport de la commission d’enquête du Conseil des droits de l’homme de l’Organisation des Nations unies (ONU) sur le Burundi dont la présentation est attendue au cours de ce mois de septembre à Genève, en Suisse.
D’ores et déjà, l’ancien porte-parole du Conseil national pour la défense de la démocratie-Forces pour la défense de la démocratie (CNDD-FDD), Daniel-Gélase Ndabirabe, a fustigé le fait que le draft de ce rapport publié par voie électronique depuis le 11 août dernier, ait conclu d’avance que « l’état des lieux sur la protection des droits humains ne s’est pas amélioré au Burundi » depuis la présentation du rapport oral ad hoc les 14 et 15 juin de cette année à Genève.
M. Ndabirabe, appuyé par quelques uns de ses collègues, s’est inscrit en faux contre la méthodologie d’enquête de cette commission d’enquête onusienne sur le Burundi présidée par Fatsah Ouguergouz, ait publié un rapport s’appuyant sur un échantillon de 467 personnes interrogées résidant au Burundi et à l’étranger, sans que ses membres se soient préalablement rendus dans le pays.
« Cette commission spéciale d’enquête parlementaire burundaise est une valeur ajoutée pour accorder au Burundi davantage d’opportunités de démentir les faussetés contenues dans de tels rapports sciemment déséquilibrés, afin de pouvoir livrer la véritable situation prévalant sur le terrain burundais et ainsi auréoler l’image de marque du pays ainsi sciemment ternis par certains détracteurs extérieurs », ont-ils fait remarquer.
Pour ces députés, cette commission spéciale d’enquête parlementaire burundaise pourra aussi « peser dans la balance », pour que des poursuites judiciaires soient engagées auprès des instances internationales, le cas échéant, contre des auteurs de fausses allégations relayées auprès des commissions d’enquête internationales.
Ces parlementaires ont demandé en outre aux deux ministres s’il y aurait un lien entre ces rapports périodiques « récurrents » sur le Burundi, et le processus de retrait de la Cour pénale internationale(CPI) qui sera à son terme le 27 octobre prochain.
Les deux ministres ont convergé pour indiquer qu’au regard de la fausseté de tels rapports, même la CPI ne devrait pas prendre en compte leur contenu.
Source Xinhua