La situation sécuritaire s’est « nettement améliorée » au Burundi pendant le 3ème trimestre 2017 (juillet, août et septembre), comparativement au second trimestre (avril,
Le ministre Bunyoni, qui s’adressait à la presse, a indiqué qu’au cours de ce 3ème trimestre, les statistiques de la criminalité montrent que la « grande » criminalité a suivi une courbe « décroissante ».
« A titre d’illustration, le terrorisme par jets de grenades est passé de sept cas en juillet à trois en août, et à un cas seulement en septembre. Les enlèvements sont passés de 12 cas en août à un cas en septembre, au moment où les embuscades sur les axes routiers sont passées de trois cas en juillet à un cas en août et 0 cas en septembre. Les empoisonnements sont passés de 45 cas en août à 22 en septembre, tandis que les bavures attribuées à certains membres des forces de sécurité sont passées de cinq cas en juillet à 0 cas en août et septembre », a-t-il précisé.
Sans toutefois citer les chiffres, le ministre Bunyoni a également affirmé qu’au cours de cette période, les assassinats n’ont pas augmenté au Burundi. Néanmoins, a-t-il nuancé, les feux de brousses enregistrés ont été évalués à 20 cas en juillet, diminués en août en passant à 10 cas et remontés en septembre en atteignant 38 cas. Les coups et blessures sont passés de 12 cas en juillet à 37 cas en août, et à 42 cas en septembre. Une flambée de violences s’expliquant par un nouveau phénomène marqué par des criminels usant des machettes a été observée dans les zones urbaines de Kanyosha et de Kinindo relevant de la commune Muha, au sud de la Mairie de Bujumbura.
« Nous relevons que derrière ces 42 cas atteints en septembre du fait des violences focalisés sur les coups et blessures, il y a, dans la plupart des cas, l’emprise de l’alcool et la consommation des boissons prohibées », a fait remarquer le ministre Bunyoni.
Face à cette criminalité, a-t-il révélé, la Police nationale du Burundi (PNB) a mené des actions « positives » dans le cadre de la prévention et de la répression. A ce sujet, il a cité l’organisation de 3.462 fouilles et perquisitions sur l’ensemble du territoire burundais, la saisie de 17 armes à feu de type kalachnikov, six pistolets, 900 cartouches et 40 chargeurs vides, deux lance-castors, 10 bombes, 94 grenades, une mine, deux fusils de fabrication artisanale ainsi que « plusieurs » effets militaires et policiers. Les actions répressives, a-t-il ajouté, ont permis aussi la destruction de près de 200.000 litres de boissons prohibées, le démantèlement de 67 bandes de criminels, l’arrestation de 388 criminels dont les auteurs de jets de grenades et des feux de brousse, l’ouverture de 4.677 dossiers judiciaires dont 3.425 déjà transmis aux différents parquets de la République, la saisie et la destruction de plus de 12 tonnes de chanvre à fumer, ainsi que la saisie de 6.331 boules dont 129 plants détruits.
« Cela démontre encore une fois que malgré une légère diminution par rapport à la situation qui a prévalu au second trimestre 2017, il y a toujours des Burundais qui versent toujours dans la culture, le trafic et la commercialisation des stupéfiants comme le chanvre. C’est une opportunité pour le ministère burundais de la Sécurité publique d’interpeller encore une fois la police, la population et l’administration territoriale à agir en synergie dans la multiplication des efforts de lutte contre cette criminalité qui risque de devenir un fléau si des quantités pareilles de chanvres continuent à circuler au Burundi », a-t-il souligné.
Le ministre Bunyoni a, en revanche, félicité particulièrement les branches policières burundaises relevant de la migration, du roulage et de la justice pour avoir fait rentrer dans le trésor public au cours du 3ème trimestre 2017, via la délivrance des documents ou en exigeant des amendes, un montant global s’élevant à 4.696.217.721 FBu provenus de 301.149 dollars américains (USD) et 665.554.000 FBu d’amende. Il s’est déclaré satisfait du travail abattu par la Commission nationale permanente de lutte contre les armes légères et de petit calibre (CNAP/ALP) pour avoir, au cours du 3ème trimestre, réussi à saisir et à détruire 145 grenades à main, quatre mines anti personnelles, sept roquettes, 10 obus et 34 fusées. Au cours de cette période, le ministre Bunyoni a révélé que dans le cadre de la lutte contre la corruption et la fraude, les contrôles « intensifs » effectués par la PNB au niveau des localités frontalières avec les pays voisins ont abouti à la saisie de 39.277 kg de café, 16.926 kg de coltan, 1500 kg de cassitérite, 7,5 kg de nickel, 3.302 pagnes, 3.398 litres de carburants, 71 sacs d’engrais chimiques, 75 sacs de ciment, 70 matelas, 20 sacs de sucre provenus de la Société sucrière du Moso (SOSUMO), 120 houes, 21 vaches, 13 bidons d’huile de palme et 52 litres de peinture.
Le ministre de la Sécurité publique a, à cette occasion, annoncé qu’au cours du quatrième et dernier trimestre 2017, son ministère voudrait « en finir avec la corruption au sein de la police ».
BUJUMBURA, 18 oct (ABP)