- La semaine dernière, des scientifiques chinois sont parvenus à faire fonctionner pendant plus de 100 secondes, à une température record, un dispositif qui simule le processus énergétique qui se déroule dans le soleil, autrement dit la fusion nucléaire.
- Le ‘soleil artificiel’, appelé Experimental Advanced Superconducting Tokamak (EAST), a réussi à générer des températures de plasma de 120 millions de degrés Celsius pendant 101 secondes, avant que les scientifiques n’atteignent des températures de 160 millions de degrés Celsius pendant 20 secondes supplémentaires.
- L’objectif d’EAST est de produire de l’énergie en utilisant le deutérium, un isotope de l’hydrogène abondant dans l’océan et qui peut fournir un flux régulier d’énergie propre. On estime qu’un litre d’eau de mer contient suffisamment de deutérium pour produire une énergie équivalente à celle fournie par 300 litres d’essence.
- L’expérience a eu lieu à l’Institut de physique des plasmas de l’Académie chinoise des sciences (ASIPP) à Hefei, en Chine.
- La fusion nucléaire a longtemps été considérée comme le graal du secteur de l’énergie.
Une société plus verte
Cette expérience s’inscrit dans le cadre des efforts déployés par la Chine pour développer des sources d’énergie nouvelles et propres. La Chine espère remplacer les combustibles fossiles tels que le charbon, le pétrole et le gaz naturel par l’énergie issue de la fusion nucléaire afin de parvenir à la neutralité carbone et donc à une société plus verte.
La technologie des réacteurs à fusion nucléaire de nouvelle génération est donc en passe de devenir un protagoniste de l’approvisionnement énergétique. Les experts espèrent que si le développement se poursuit au rythme actuel, la fusion nucléaire pourra devenir réalité au cours des trois décennies à venir.
‘Il s’agit d’une grande réussite dans le domaine de la physique et de l’ingénierie chinoise. Le succès de l’expérience jette les bases de la construction par la Chine de sa propre centrale à fusion nucléaire’, a souligné Song Yuntao, directeur de l’ASIPP, dans le Quotidien du Peuple.
Le soleil artificiel EAST fait partie du projet Internationale Thermonucleaire Experimentele Reactor (ITER), un effort conjoint de scientifiques du monde entier. Il implique des scientifiques issus de Chine, de l’Union européenne, d’Inde, du Japon, de Corée du Sud, de Russie et des États-Unis.