Volkswagen a récemment annoncé son intention de faire passer 70% de ses véhicules à l’électrique d’ici 2030. Le constructeur allemand planche notamment sur une voiture électrique « pour le peuple » ainsi que sur un SUV. Deux nouveautés qui devront faire oublier les lourdes critiques tombées l’an dernier sur son ID.3.
L’entreprise basée à Wolfsburg compte également se doter de six usines de batteries rien qu’en Europe. Elle va aussi réoutiller ses chaînes de montage dans le monde entier.
Malgré cette transformation XXL, le patron de Volkswagen, Herbert Diess, estime qu’un autre changement majeur va bouleverser le secteur automobile avec encore plus d’ampleur.
Autonomisation
Dans une interview accordée à Bloomberg, M. Diess a expliqué que, d’après lui, l’autonomisation constituera un tournant plus important que l’électrification.
« Ce changement transformera l’industrie plus que ne le font les VE ou l’électrification. La voiture devient tellement différente lorsqu’elle se conduit de manière autonome », a-t-il déclaré.
Cette affirmation peut surprendre, alors que l’autonomisation des véhicules est en train de prendre un sérieux retard sur les prévisions émises par les plus gros acteurs du secteur. Uber et Lyft ont même récemment décider de vendre leurs divisions dédiées à la conduite autonome.
Toutefois, même si le processus prend plus de temps que prévu, des milliards de dollars sont toujours investis chaque année dans les véhicules autonomes. D’ici une dizaine d’années, le coût des systèmes à haut rendement devrait baisser, permettant une utilisation plus large de la technologie.
2,5 milliards par an
Avec probablement dix fois plus de lignes de code que sur un smartphone, les voitures sont déjà des produits logiciels et seront « le dispositif Internet le plus sophistiqué que vous puissiez imaginer » lorsqu’elles seront conçues sans conducteur, a déclaré Herbert Diess.
Volkswagen s’est positionné sur les marchés américain et chinois. En collaboration avec Ford et sa filiale Argo aux Etats-Unis, avec des entreprises technologiques locales en Chine. Le but: être parmi les premiers constructeurs à produire des voitures autonomes privées.
Avant les véhicules privés, Volkswagen fait d’autres essais, notamment via un revival autonome de son microbus de l’ère hippie, qui devrait circuler dès cette année dans les rues de Hambourg.
D’après son PDG, Volkswagen dépense 2,5 milliards d’euros par an pour renforcer ses capacités logicielles. Il a reconnu que son entreprise n’était pas encore la mieux armée pour devenir la numéro 1 en la matière en Europe, mais il n’a pas abandonné cet objectif.
« Nous sommes en très bonne position pour rester un acteur très fort dans le futur monde de l’automobile, dans la « nouvelle automobile », comme nous l’appelons », a assuré M. Diess.
Par Olivier Daelen