L’administration tous azimuts contre la corruption, mais…

Au cours d’une réunion tenue ce 26 août avec les gouverneurs et les administrateurs communaux, le ministre de l’Intérieur a déploré la corruption et les malversations économiques dans le secteur public. Les administratifs ont proposé des solutions.

 
Le ministre Gervais Ndirakobuca appelle les administratifs à être les premiers acteurs dans la lutte contre la corruption.
« La population se plaint et dénonce le fait que la corruption reste une réalité dans les services publics. Elle dénonce qu’il y a encore des corrompus parmi les administratifs et les policiers », indique Gervais Ndirakobuca, ministre de l’Intérieur, du Développement communautaire et de la Sécurité publique.

Il rappelle que la corruption ternit l’image du pays en général et celui du ministère de l’Intérieur en particulier. « Les administratifs corrompus ouvrent la porte à la criminalité », s’indigne le ministre Gervais Ndirakobuca.

Il appelle les administratifs à travailler pour le bien-être de la population. « La corruption est une malédiction », explique-t-il, arguant qu’avec la corruption, le développement est impossible.

Dans un rapport de stratégie de la lutte contre la corruption et les malversations économiques, le ministère de l’Intérieur précise que le manque d’intégrité est l’un des défis majeurs dans la lutte contre ces maux.

Selon le même rapport, une grande partie de la population dénonce la corruption dans le service d’octroi du permis de conduire au sein de la Police de la sécurité routière. Le ministre Ndirakobuca a proposé la mise en place d’un mécanisme de suivi de délivrance de ce document.

Des solutions malgré les contraintes

« Il faut qu’il y ait une stratégie de dénonciation pour la lutte efficace contre la corruption », recommande CPC André Ndayambaje, secrétaire permanent chargé de la sécurité publique au sein du ministère de l’Intérieur.

Il suggère la mise en place d’un mécanisme de lutte contre la corruption surtout sur les voies publiques. Il appelle la population à dénoncer la corruption et les malversations économiques en appelant au numéro vert, le 413.

Un autre intervenant propose la digitalisation des services publics pour réussir dans la lutte contre la corruption.

Pour le gouverneur de Kayanza Rémy Cishahayo, tout dépend de la volonté politique et la lutte contre l’impunité. Il recommande que l’administration et la police travaillent en étroite collaboration pour éradiquer la corruption et les malversations économiques.

« Il faut aussi améliorer le bien-être des policiers. Certains travaillent loin de leurs collines. Ils doivent louer des maisons, et en même temps prendre en charge leurs familles. C’est à se demander comment ils parviennent à survivre avec leurs salaires maigres ».

Déogratias Nahishakiye, administrateur de la commune Gisozi en province Mwaro, appelle au changement des mentalités. Il a fait savoir qu’il se remarque souvent des mésententes entre l’administration à la base et la justice.

L’administrateur de la commune Gisozi regrette que même quand les administratifs et la police arrêtent des criminels, il arrive que la justice les libère quelques jours après. « Que la justice soit aussi impliquée dans cette mobilisation de lutte contre la corruption », suggère-t-il.