Après des mois de blocages, le gouvernement somalien et l’Union africaine sont finalement tombés d’accord sur une réforme de l’actuelle Amisom, la Mission de maintien de la paix de l’Union africaine en Somalie. Elle doit changer de nom pour devenir Atmis, avec un mandat plus politique, et sera chargée de préparer le départ à terme des forces de l’Union africaine de Somalie. Ce nouveau mandat doit encore être approuvé par le Conseil de sécurité des Nations unies.
Le nom choisi pour cette nouvelle mission, Mission de transition de l’Union africaine en Somalie (Atmis), ne doit rien au hasard. Il correspond à ce que les autorités somaliennes réclament depuis des mois : remplacer l’Amisom, présente depuis quinze ans avec pour mandat principal la lutte contre les shebabs, par une force chargée de préparer la Somalie à assumer seule ses responsabilités en matière de sécurité d’ici la fin 2023.
Atmis conservera tout de même sur une forte composante militaire avec des pays contributeurs de troupes qui devraient rester inchangés.
Mais la composante politique de la mission devrait être renforcée, avec pour objectif d’aider la Somalie à stabiliser ses institutions et relever le niveau de ses forces armées et de sécurité. Et cela pour permettre le départ progressif des troupes de l’Union africaine sans risquer de créer un vide sécuritaire alors même que les islamistes shebabs semblent revigorés et multiplient leurs attaques depuis plusieurs semaines.
Quelle sera l’ampleur des changements concrets sur le terrain au-delà du changement du nom et deux ans seront-ils suffisant ? Les spécialistes de la Somalie restent prudents. Le mandat d’Atmis qui doit être soumis au vote du conseil des Nations unies au plus tard le 31 mars, prévoit par ailleurs que qu’Atmis puisse être prolongée au-delà de 2023 en fonction de la situation sur le terrain.
RFI