Record de contributions annoncées à Bruxelles : 28,5 milliards Usd pour l’éducation dans le monde. (Le Potentiel Online 02/07/14)

Record de contributions annoncées à Bruxelles : 28,5 milliards Usd pour l’éducation dans le monde. (Le Potentiel Online 02/07/14)

Le Programme mondial pour l’éducation a réussi son pari en parvenant, au terme de sa réunion du 26 juin 2014 à Bruxelles, à allier la communauté internationale à sa cause. Et, la voix de l’Afrique en particulier, et du monde en développement, en général, a été porté haut par le Premier ministre de la RDC, Matata Ponyo Mapon, invité d’honneur de la conférence. Les pays en développement et les bailleurs rassemblés au sommet de Bruxelles ont conclu un engagement historique de financement de l’éducation de base.

La Conférence pour la reconstitution des ressources du Partenariat mondial pour l’éducation a reçu, au terme de sa réunion le jeudi 26 juin 2014 à Bruxelles (Belgique), de nouvelles annonces de contributions pour plus de 28,5 milliards Usd en financement supplémentaire destiné à l’éducation de millions d’enfants dans plus de 60 pays en développement.

Ce résultat sans précédent, qui garantit des milliards de dollars supplémentaires de la part des bailleurs de fonds et des pays récipiendaires, a été motivé par l’engagement extraordinaire pris par 27 pays en développement d’augmenter leur propre budget dédié à l’éducation de 26 milliards Usd, ce qui représente une augmentation de 25 pourcent entre 2015 et 2018. Ces fonds viendront booster les ressources de l’éducation mises à disposition de dizaines de millions d’enfants dans les pays en développement.

Parmi les bailleurs de fonds, l’Union européenne, la Suède, la Norvège, le Danemark et le Royaume-Uni ont également annoncé plus de 2,1 milliards Usd pour le fonds du Partenariat mondial, une augmentation de 600 millions Usd, soit 40%, par rapport à la dernière conférence pour la reconstitution des ressources de Copenhague en 2011. Des promesses de contribution ont également été reçues de la part d’organisations multilatérales, d’ONG partenaires, du secteur privé, et, pour la première fois, deux fondations ont contribué au fonds du Partenariat mondial. Par ailleurs, la Banque islamique de développement contribuera 400 millions Usd en dispositifs de prêts à taux réduit.

Le nouveau départ

La conférence marque pour le Partenariat mondial le début d’une période de reconstitution des ressources de quatre ans (2015 – 2018) qui vise à lever un total de 3,5 milliards Usd en engagements de la part des bailleurs de fonds. Le résultat d’aujourd’hui place le Partenariat mondial au-delà de la moitié de son objectif ultime.

Parrainée par la Commission européenne, la conférence a rassemblé quelque 800 délégués dont plus de 40 ministres, des experts de l’éducation, des représentants d’organisations multilatérales, de la société civile, du monde de l’entreprise, ainsi que des leaders de la jeunesse venus de 91 pays.

Présent à la conférence de presse qui a clos cette réunion, Matata Ponyo a réitéré l’engagement du gouvernement de la RDC à) poursuivre dans sa voie de revalorisation du secteur de l’éducation. Se félicitant des apports inestimables des bailleurs des fonds en faveur de ce secteur, il a fait comprendre que les pays bénéficiaires avaient également l’obligation de mettre en œuvre des réformes appropriées et d’accroitre davantage des crédits en faveur de ce secteur. Le cas de la RDC faisant désormais école, il a promis que le gouvernement de la RDC ne ménagera aucun effort pour s’inscrire dans le schéma de l’amélioration de l’accès à l’éducation pour tous.

Julia Gillard, présidente du Conseil d’administration du Partenariat mondial pour l’éducation et ex-Premier ministre de l’Australie, avec qui Matata partageait ce podium a déclaré, pour sa part, que : « Aujourd’hui, nous avons enregistré un engagement record pour le nouveau financement de l’éducation dans les pays en développement du monde entier. Ce résultat exceptionnel est un vote de confiance dans la capacité de l’éducation à améliorer la vie de millions d’enfants et le témoignage du leadership éclairé de nos partenaires, bailleurs comme pays en développement. Aucune autre organisation ne possède une structure de partenariat qui a su lever autant de fonds de la part des pays en développement. Le Partenariat mondial pour l’éducation offre le soutien systémique à long terme dont les gouvernements ont besoin pour bâtir des systèmes d’éducation stables et efficaces ».

Parmi les objectifs stratégiques clés du Partenariat mondial au cours de la période de reconstitution des ressources qui commence, figurent l’amélioration de l’accès et de l’équité, la qualité et les résultats de l’apprentissage, ainsi que la consolidation des systèmes de gestion des données et de l’éducation.

A noter que depuis 2010, la RDC a mené plusieurs actions dans le cadre de l’accès, l’équité et la revalorisation du secteur de l’éducation. La gratuité de l’enseignement primaire lancée en 2010, la construction de 1.000 écoles(2013-2014) sur un financement propre de l’Etat (100 millions Usd) ; la mécanisation progressive des enseignants du primaire ; la distribution de 190.000 tôles aux communautés pour la construction des salles de classe ; les campagnes d’inscription des enfants de 6 à 7 ans en 1ère année primaire avec le concours de l’UNICEF ; l’octroi des bourses d’études aux jeunes filles en dehors de l’école pour leur réintégration (DFID, Educate a Child) s’inscrivent dans ce cadre.

Ces actions ont été appuyées par la fourniture de 18 millions de manuels scolaires et des guides pédagogiques pour enseignants, le développement de la politique nationale de la formation continue, la construction des centres de ressources pédagogiques pour la formation des enseignants (USAID, AFD), la révision des programmes d’enseignement (primaire, enseignement technique et formation professionnel ainsi que l’organisation des évaluations des enseignements-apprentissages.

Concernant la gouvernance du système éducatif, une nouvelle Loi-cadre de l’enseignement national promulguée depuis le 11 février 2014. Il a été procédé à la décentralisation de la production des statistiques scolaires, à la bancarisation de la paie des enseignants (ouverture de comptes bancaires privés, mobile banking), à la création de la Mutuelle de Santé des enseignants.

Plusieurs défis restent à relever, a cependant relevé Matata dans son intervention à l’ouverture de la réunion de Bruxelles. Mais confiant, il a réitéré la volonté et la détermination du gouvernement, sous le leadership du président Joseph Kabila, d’améliorer significativement la qualité de l’enseignement ainsi les conditions des enseignants et celles des études des élèves. En témoigne l’augmentation sensible du budget du secteur de l’éducation qui a connu une progression exponentielle, passant de 6% en 2007 à 13,8% en 2013 et 16,04% en 2014.

Écrit par Faustin K.