Le porte-parole du président du Burundi, Jean-Claude Karerwa, a réitéré vendredi le plaidoyer pour la « mise en avant des clans » au Burundi par rapport aux ethnies en vue de « renouer avec l’harmonie sociale d’antan » tel que prôné par le président Pierre Nkurunziza.
M. Karerwa, qui s’exprimait dans une émission publique des porte-paroles des institutions de l’Etat à partir de la province de Gitega (centre), a précisé que ce plaidoyer cher au président Nkurunziza, est destiné à montrer aux Burundais que « la dislocation des clans est au cœur des causes des tragédies » au Burundi ces dernières décennies.
Avant l’avènement des colonisateurs au Burundi, les hutu, les tutsi et les twa étaient des « classes sociales compte tenu de leurs fonctions et leurs capacités respectives dans la vie du pays ». Selon le président, quand on évoque deux personnes d’ethnies différentes, c’est qu’elles parlent des langues différentes, qu’elles n’ont pas les mêmes coutumes, qu’elles résident dans des localités différentes et qu’elles ont des cultures qui ne se ressemblent pas. Mais les Burundais forment « un seul groupe ethnique », car ils « parlent la même langue, ont les mêmes coutumes et cultures ». « C’est donc sur ces classes sociales qu’étaient la paix et l’harmonie de nos ancêtres », a expliqué le porte-parole.
A ce jour, les historiens ayant travaillé sur le passé du Burundi, concordent pour attester qu’au total, ce pays de la région africaine des Grands Lacs directement limitrophe du Rwanda au nord, de la République Démocratique du Congo (RDC) à l’ouest et de la Tanzanie au sud-est, « a été privé de sa souveraineté » pendant 66 ans : 20 ans sous la colonisation allemande (1896-1916), et 46 ans sous la puissance tutrice belge (1916-1962).
Le Burundi ancien, a-t-il poursuivi, abritait des clans d’où provenaient des forgerons, des guérisseurs, des « faiseurs de pluies », etc.
M. Karerwa a tenu à rassurer l’opinion publique qu’avec la mise en avant des clans au Burundi, les Burundais ne courent aucun risque d’assister à une domination d’un clan par un autre.
« Je tiens à rassurer l’opinion que si les Burundais renouent avec la bonne tradition ancestrale marquée par l’harmonie sociale, il n’y a rien à craindre parce qu’au moment où les clans étaient valorisés au Burundi, tout était bien régulé socialement », a-t-il fait remarquer.
« Nous voulons souligner ici que quand les Burundais ont disloqué leurs clans, ils n’ont pas réalisé qu’ils venaient de saper les fondements de leur unité à l’instar d’un arbre déraciné et qui perd aussitôt sa fraîcheur », a noté le porte-parole.
Pour lui, si les Burundais contemporains renouent avec la tradition ancestrale fondée sur la valorisation des clans, chaque Burundais saura quoi faire.
« Renouer ainsi avec une belle tradition fondée sur la valorisation des clans, n’est nullement donner le lit aux divisions ethniques, car, à l’époque monarchique, les Burundais ne s’entretuaient pas », a-t-il insisté.