- Trente-deux ans viennent de s’écouler après que les Burundais aient voté oui à la Charte de l’Unité des Burundais. C’était le 5 février 1991. Permettez-moi donc, en ce jour, de commencer par rendre grâce à Dieu Tout-Puissant qui a guidé nos pas, et a envoyé le Saint Esprit pour qu’il inspire les Burundais à se réconcilier. Que la gloire lui soit rendue et qu’Il nous aide à entretenir notre unité pour toujours. Chers Frères et Sœurs,
- Notre unité a toujours été renforcée par le fait que tous les Burundais viennent d’une même origine : nous sommes les fils et les filles d’une même Patrie, le Burundi ; nous partageons une propriété commune qui est en même temps la propriété du Père de la Nation ; nous croyons en un seul Dieu, nous parlons la même langue, le Kirundi.
- En plus de cela, depuis les temps immémoriaux, les Burundais puisent leurs cultures et leurs mœurs sur la même source. Ils avaient un seul roi, et ses représentants qui l’aidaient à remplir ses fonctions de Père dans la famille burundaise. Même l’adage burundais l’énonce bien : « La force du roi vient de ses conseillers ».
- Cette unité était renforcée par les principes fondamentaux qui ont toujours guidés les Burundais, des principes qui transparaissent dans les valeurs culturelles, les traditions et les mœurs burundaises. Ces valeurs se manifestent à travers l’amour, l’entraide mutuelle et la serviabilité sans faille. Il existe des valeurs qui, autrefois, maintenaient vivante cette unité : il s’agit de se visiter mutuellement en apportant des cadeaux, d’échanger des dons pendant des circonstances pénibles en signe de dédommagement, de s’entraider mutuellement à faire avancer sa tâche pendant le labour, de s’offrir mutuellement des 2 vaches, de se soutenir mutuellement pendant les événements malheureux, d’aider ses voisins à traverser une journée difficile, etc.
- Là où il y a l’unité, elle se manifeste par elle-même, on n’a pas besoin de lui faire la publicité. Là où il y a l’unité, toute personne se sent à l’aise en société, il n’y a aucune place où elle ne peut fouler de son pied de peur de subir une sanction. L’unité règne dans un pays lorsque les citoyens ont un même esprit et la même vision des choses. Dans ce cas, chacun vit dans l’humilité en considérant que son prochain vaut plus que lui parce qu’il a des choses à lui offrir. En effet, personne ne se suffit à soi-même, l’un a toujours besoin de l’autre. L’unité règne donc dans un pays lorsque les tous citoyens ont le droit d’accéder équitablement au patrimoine commun.
- C’est ici que nous comprenons le rôle des dirigeants. Un dirigeant, un responsable ressemble à un maître du repas ou à un intendant. Vous organisez des fêtes dans vos communautés respectives et vous désignez quelqu’un pour être un maître du repas. Nous le voyons souvent, personne ne choisit un maître du repas méchant ou gourmand. Quand vous choisissez un maître du repas cupide, il commence par se servir avant de servir les autres, et quand il se souvient des autres, il leur donne des miettes. Et s’il ne prend pas garde, les invités claquent la porte et celui qui avait organisé la fête se retrouve ridicule. C’est la raison pour laquelle nul ne peut laisser un homme gourmand partager le repas avec ses enfants.
- Un dirigeant ressemble à un maître du repas à qui le chef de la maison a chargé d’organiser le service lors de la fête, de sorte que personne ne manque de quoi manger et boire. Dans la culture et les traditions burundaises, on donne même à l’étranger sa part de bière. C’est pourquoi les étrangers se sentent comme chez eux dans notre pays. Un dirigeant représente le pays. Il doit savoir que tous les citoyens sont égaux. Les choses ont toujours été ainsi depuis longtemps. C’est la raison pour laquelle le roi s’appelait « Sebarundi » – le Père des Burundais, car il représentait la mère patrie qui nous a engendrés. Est-ce que nous méditons assez sur cela, comprenons-nous que c’est cela la culture burundaise ? Si nous le comprenons, pourquoi célébrons-nous ce 5 février alors que nous avons dit que l’unité 3 n’est pas une publicité, et que là où elle se trouve elle parle d’elle-même ?
- C’est le moment d’expliquer aux jeunes d’aujourd’hui pourquoi nous fêtons l’Unité Nationale alors que ce n’était pas le cas autrefois. C’est Son Excellence Melchior Ndadaye, le Héros de la Démocratie, qui a dit : L’Unité n’est pas quelque chose dont on fait la publicité, ni un somnifère pour endormir les gens. Il disait cela parce qu’il voyait que les Burundais avaient changé et étaient devenus comme des pharisiens que Jésus lui-même appelait des hypocrites.
- Là où il y a l’Unité, vous n’avez pas besoin de l’exprimer par des chansons ; ce qui est sûr, c’est que cela va de soi parce qu’il y règne la paix et la compréhension mutuelle. Après quelques temps, les troubles ont éclaté dans le pays, et l’unité qui a caractérisé les Burundais d’antan s’est brisée et a complètement disparu. Le pays est tombé entre les mains d’un groupe de gens, de sorte que, si quelqu’un osait les regarder manger, ils le tuaient. C’est dans les Accords d’Arusha que l’on a précisé que les causes profondes des conflits que nous avons traversés se trouvent dans l’égoïsme de ceux qui voulaient rester seuls au pouvoir, pendant que d’autres cherchaient à y accéder. Ce qui a exacerbé le conflit c’est que chaque partie cherchait un groupe de burundais sur lequel s’appuyer pour être renforcé.
- Mais ce qui a rendu la situation plus complexe, c’est le manque de compréhension suffisante de la nature même du pouvoir politique ou du dirigeant. C’est cela qui est à l’origine des violences dans le pays qui nous ont conduits jusqu’à l’abomination de la désolation, lorsque les dirigeants sont allés jusqu’à planifier le génocide dans le pays.
- Ce sont donc les tueries qui ont eu lieu sous le regard impuissant des observateurs qui ont fait que les Burundais soient divisés en groupes rivaux, que la rancœur s’installait dans les esprits des gens, et que le cycle de vengeance commençait à tourner. Si aujourd’hui nous sommes en train de nous rétablir, c’est que nous avons pris conscience de tout cela et commencé à créer un Burundais nouveau exempt de toute division, un Burundais animé d’une volonté de bien vivre ensemble avec les autres.
- Notre Nation est donc bâtie sur la Charte de l’Unité que nous célébrons aujourd’hui, parce que cette Charte a été pour nous une ficelle forte qui a tissé notre unité. Cette Charte a été écrite juste parce que les Burundais avaient été infidèles à l’héritage des ancêtres, si nous considérons la manière dont les massacres se répétaient de façon cyclique et étaient organisés par ceux qui normalement devaient contribuer à résoudre les conflits.
- Parmi les facteurs qui ont contribué à ce que l’Unité Nationale soit brisée il y a d’abord l’Administration coloniale qui est venue semer la discorde parmi nous, afin d’atteindre facilement leur objectif de piller les richesses du Burundi. Les colonisateurs ont fait cela parce qu’ils avaient constaté que les Burundais aimaient leur pays, apprenant de la leçon de l’Histoire quand les Burundais ont combattu contre l’esclavagiste dit « Rumaliza » et ses troupes qui voulaient transformer certains Burundais en esclaves. Les Burundais se sont levés comme un seul homme et ont juré qu’ils ne devaient pas perdre un seul burundais.
- Ils ont également fait cela après avoir vu comment les Burundais, juste parce qu’ils aimaient leur patrie, avaient résisté aux Allemands pendant sept ans sans pouvoir occuper le pays, alors qu’ils utilisaient des armes automatiques contre les lances et les arcs des Burundais.
- Une fois qu’ils avaient réussi à nous diviser en groupes antagonistes, ils nous ont fait haïr notre pays en nous dépouillant de la nationalité et en nous appelant les Bahutu, les Batwa et les Batutsi. Le Burundais ne considérait plus son compatriote comme son frère, il pensait que son frère était seulement celui avec qui il partageait la catégorie sociale. Je parle de catégorie sociale parce que, en réalité, je confesse et je reste très convaincu qu’il n’existe pas plusieurs ethnies au Burundi, nous sommes tous d’une même ethnie.
- Par après, il y a eu une trahison parmi les dirigeants burundais insatiables, et ils sont restés dans la logique des divisions. Je parle des dirigeants parce qu’aucun simple citoyen ne pratique les divisions ethniques ou n’exclue son prochain. Chacun rentre chez 5 soi, cultive sa propriété, récolte la banane de son domaine foncier et en fabrique du vin en toute liberté. Chaque citoyen cherche les dirigeants politiques ou administratifs pour exposer son problème selon les besoins spécifiques propres à chacun, personne n’empêche l’autre d’accéder à son dirigeant. Par contre, ce sont les dirigeants qui entretiennent des divisions en accordant les privilèges aux uns et en les refusant aux autres.
- Ce sont ainsi les dirigeants animés par un esprit de haine envers leur Patrie qui sont à l’origine des troubles dans le pays; chacun voulant dresser ceux de son camps contre ceux de l’autre camp. C’est de là que sont nés des groupes antagonistes dans le pays. Je voudrais porter à votre connaissance que même si les mauvais dirigeants nous ont divisés en groupes, je suis convaincu qu’aucun Hutu ne hait un Tutsi juste parce qu’il est Tutsi, qu’aucun Tutsi ne hait un Hutu à cause de son état de Hutu, il en est de même pour les Twa. La haine que vous observerez est causée par des mauvais dirigeants qui veulent rendre les uns heureux tout en traumatisants les autres, au moment où ceux qui sont discriminés par les dirigeants sont frustrés par le fait qu’il y a un groupe qui profitent seul des biens publics sous leur regard impuissant.
- Aujourd’hui, on pourrait se demander pourquoi les Burundais se sont convenus d’adopter la Charte de l’Unité et qu’après quelques jours, ce contrat social a été brisé, pendant que l’Unité Nationale était perturbée. Tenez ! La Charte de l’Unité Nationale a été adoptée en février 1991, mais en novembre de la même année, des tueries basées sur les mêmes groupes ethniques se sont reproduites, alors qu’il n’y avait pas trois ans que les massacres aient eu lieu dans les communes de NTEGA et MARANGARA. Deux ans après, en 1993, c’était la catastrophique parce que les Burundais se sont entretués pendant dix ans. Tout le pays avait été détruit.
- Nous, les Burundais, avions déjà compris l’importance de l’Unité entre frères et sœurs parce que nous avions adopté la Charte de l’Unité Nationale le 5 février 1991. Mais si nous analysons attentivement, nous pouvons affirmer que les dirigeants l’ont soutenue comme un calmant puisque ce sont eux qui l’ont transgressée les premiers. C’est pourquoi, même si nous l’avons piétinée, elle est restée, et aujourd’hui, c’est l’occasion pour nous de prendre une résolution pour que ce qui nous est arrivé ne se reproduise plus jamais. Cela exige de nous que l’on fasse un examen de conscience par rapport à ce que nous nous sommes convenus à travers la Charte de l’Unité Nationale. Et que personne n’en soit pas indifférent sous prétexte qu’il n’était pas encore né ou n’était pas en âge de voter. Cette Charte nous concerne tous car la clause de la conclusion de la Charte stipule: “La présente Charte est un pacte inviolable. Nous scellons à jamais cette alliance pour consolider notre unité. Nous prenons l’engagement solennel de la respecter et de la faire respecter scrupuleusement. Tout Murundi, présent ou à venir qui ira à l’encontre de la présente Charte se sera rendu coupable d’un acte de trahison à l’endroit de la Nation et du peuple burundais.”
- Le cinquième jour du mois de février n’est pas seulement le jour des cérémonies. C’est un jour qui nous offre l’occasion de nous redynamiser et de nous rappeler le rôle et le poids irremplaçables de l’unité que nous avons héritée de nos ancêtres, et ainsi nous parvenons à faire un examen de conscience et l’autocritique, afin que toutes les fois que nous avons trébuché et sommes tombés, nous nous relevions, tout en sachant que nous sommes frères, que nous partageons le même berceau, le Burundi. Burundaises, Burundais, Amis du Burundi;
- Faisons donc un examen de conscience, éveillons-nous et prenons une décision convenable. Cette année, nous célébrons cette journée sous le thème: “ Les dirigeants sont les piliers et le bouclier de l’unité de leurs dirigés, Servons d’exemples aux autres”. Nous insistons sur les dirigeants parce que nous avons constaté que, comme je l’ai dit, aucun citoyen ne peut être animé d’un esprit divisionniste à lui seul. Si tu décides d’exclure une personne, tu l’exclus d’où jusqu’où ? Nous avons adopté ce thème parce que nous avons constaté que les crises qui ont été à l’origine de la perturbation de l’unité, étaient causées par un mauvais leadership qui semait la division entre les 7 fils et filles d’un même père en les amenant à se haïr mutuellement et en les excluant dans la course pour les postes politiques.
- Un bon dirigeant devrait être guidé par des principes fondamentaux émanant d’un idéal personnel profond et d’un amour du travail sans faille, et se battre résolument pour les intérêts du peuple qu’il est appelé à servir. Quand je parle de peuple je veux parler des gens qui composent un pays. C’est un leader qui peut se sacrifier pour les autres et qui est prêt à abandonner ses propres intérêts pour le bien de ceux qui sont à sa charge. Un bon leader dans un pays se comporte comme un bon père de famille.
- Celui qui est guidé par cet idéal personnel et les principes fondamentaux d’un bon leader doit s’interroger: Où est-ce que j’amène cette nation qu’il m’a été donné de diriger? Qu’est-ce que je vaux pour elle ? Par quel chemin sûr et direct puis-je la conduire? La meilleure et la plus claire des réponses s’obtient quand vous aimez votre pays, les personnes qui vous ont été confiées, et que vous les approchez pour connaître leurs problèmes spécifiques, leurs souhaits et leurs pensées. Alors, Madame, Monsieur le dirigeant, est-ce que tu le fais? Es-tu un vrai leader qui se bat pour l’unité de ceux qui ont été placés sous ta responsabilité? Est-ce que tu ne t’assois pas seulement au bureau pour attendre les rapports de tes conseillers, parce que parmi eux il y a ceux qui ne sont là que pour attendre leurs salaires, des courtisans et ceux qui n’aiment pas leur pays et qui te trompent? Tu dois t’approcher de ceux qui sont sous ta responsabilité, établir un contact visuel les uns avec les autres et les laisser te dire ce qu’ils pensent.
- Être un dirigeant c’est une vocation et c’est Dieu qui choisit et détermine ce que vous ferez parmi les gens. Et chacun rendra compte de ce qu’il a fait. Alors, si tu es un dirigeant, Dieu t’a beaucoup donné et te demandera de rendre compte sur beaucoup en retour. Accepte alors d’être à l’écoute des gens, ne fuis pas tes responsabilités ou n’échappe pas quand les citoyens exposent leurs problèmes, accepte la fatigue, et préoccupe-toi de voir le peuple qui t’a été confié vivre dans la tranquillité. Quand un dirigeant aime ces dirigés, cela a un effet positif sur lui car eux aussi l’aiment en 8 retour, obéissent à ses ordres; se mettent d’accord sur les projets à réaliser et ils travaillent en harmonie car : “Ceux qui ne se sont pas donnés rendez-vous ne peuvent pas partir ensemble”.
- Un dirigeant se porte garant du respect des lois, des coutumes et mœurs du pays et de la non-transgression des interdits. Il vit selon l’Ubuntu et sème l’unité et l’amour au sein de la communauté. Tout comme un berger fait paître son troupeau sur un terrain sans failles, de même pour un dirigeant doit rassembler ses dirigés et les conduit vers une même direction, afin qu’ils sentent toujours qu’ils sont membres d’une même communauté. Il doit être humble, écouter les conseils et savoir que les autres ont aussi une vocation. Il sait bien que d’autres sont passés par le poste ou la place qu’il occupe et qu’il va les laisser à d’autres personnes demain.
- A cause des mauvais esprits qui se sont introduits dans les cœurs des Burundais, beaucoup de gens croient qu’avoir les mêmes droits dans le pays signifie avoir un poste dans l’équipe de direction, parce qu’ils considèrent le leadership comme source du bien-être.
- Je dis cela parce qu’il y en a qui pensent que pour affirmer qu’il n’y a pas de discrimination dans un pays, tout le monde doit avoir une responsabilité de direction. Ceux qui pensent ainsi sont ceux-là même qui, une fois arrivé là, disent que c’est grâce à leur ethnie, leur sexe ou leur région qu’ils sont parvenus à ce poste. Un dirigeant devrait savoir qu’il est le premier parmi les citoyens égaux et qu’il est comme les autres citoyens en ce qui concerne le vécu d’un humain. Chers Compatriotes Burundais, Amis du Burundi ;
- La perte des valeurs culturelles et humaines et des bonnes manières parmi les dirigeants, a fait que l’unité des Burundais soit mise à l’épreuve, à cause d’un manque de dialogue franc, un sentiment d’égoïsme et d’exclusion des autres, et de la tendance à suivre la masse sans discernement, etc. Cela a fait qu’elles n’étaient 9 plus les piliers et les boucliers sur lesquels étaient érigés l’unité des Burundais, et ont été plutôt à l’origine de nombreuses crises qui ont endeuillées notre pays !
- Reconnaissons alors les pièges dans lesquels nous sommes tombés, pour construire un Burundi nouveau, exempt de discrimination. Le premier piège a été le fait de nous faire détester notre propre pays, c’est cela la cause de tous les maux. Après que les Burundais avaient perdu leur conscience d’être des Burundais et aient commencé à se définir en termes d’ethnies, ils ont oublié le pays. Et les dirigeants issus de cette catégorie de burundais ont évolué avec ce péché originel: Se définir en tant qu’ethnie plutôt que Burundais. Avant tout autre chose, commençons par prendre conscience que tous les Burundais constituent une seule ethnie, l’ethnie des Burundais, qui parlent la même langue « le Kirundi », et qui ont tous un même berceau le Burundi.
- Quand tu as déjà développé une aversion contre ton pays, tu ne peux plus le servir. Par contre, tu l’étouffes et le dérobe même ses biens. C’est ce qui a fait que des dirigeants se désintéressent du développement du pays par les dirigeants, et qu’ils ne se sont pas sentis poussés à le bâtir. Vous voyez par ailleurs notre attitude typique de Burundais, nous ne sommes pas capables d’embellir le pays parce qu’on enjolive quelque chose que l’on porte sur son cœur. Refuser d’assurer la propreté de son pays, ou alors, refuser de l’embellir de fleurs, cela montre ce qui est dans l’esprit. Embellir votre maison en appliquant de belles couleurs de peinture à l’intérieur, alors que devant votre maison il n’y a pas d’éclairage, que tu ne débouches pas les caniveaux en faisant le curage des saletés ; cela montre que vous ne voulais pas que les autres se sentent à l’aise en arrivant. Refuser de travailler pour le développement du pays, cela montre votre esprit égocentrique qui ne veut pas que les autres profitent de votre travail.
- Une fois que tu détestes le pays, tu détestes inévitablement son peuple. Si nous refusons de faire la propreté devant notre maison, cela montre que nous ne voulons pas que les gens se sentent ravis en arrivant chez nous. Balayer la maison en jetant les déchets dans la rue, cela montre que tu ne te soucis pas des autres, que même si tu leur transmets des maladies ça ne te regarde pas. Celui qui déteste le pays refuse également de se sacrifier pour lui, il refuse de veiller sur ses biens et dérobe même ce qui lui appartient. C’est cette mauvaise pratique qui a fait que les injustices, la corruption, et le vol de biens publics. Si une personne vole les biens de l’Etat, cela montre qu’il n’aime pas le pays. 32. Bien plus, si tu hais le pays, tu répugnes même ses lois. Ce sont les lois qui fixent le comportement que toutes les personnes doivent adopter. Ce sont elles qui tracent les limites qui séparent les personnes égoïstes. Lorsque tu refuses de respecter les lois, c’est-à-dire que tu refuses l’unité/la cohésion et que tu optes pour l’anarchie. Les lois favorisent la paix entre les citoyens parce que personne ne malmène l’autre. Et la cohabitation est un signe de l’unité.
- Vous venez donc de comprendre les pièges que nous avons enduré nous tous Burundais. Ce qui a empiré les choses, c’est que ces mêmes dirigeants sortent des Burundais. Qu’est-ce qu’une personne qui a ce genre de comportement peut apporter de bien à la population? Un aveugle ne guide pas un autre aveugle. Il faut alors que tous les dirigeants examinent s’ils sont encore dans cette logique, si non, qu’ils se rachètent et trouvent quelque chose à faire mieux que les autres. Vous tous dirigeants! Vous représentez le pays qui constitue le garant de notre unité parce qu’il nous rassemble tous. Soyez de braves hommes en montrant que vous avez quelque chose de plus pour l’amour du pays, et donner de l’espoir.
- Une fois que vous aurez aimé le pays, soyez de bons exemples en travaillant pour le pays, en le rendant propre et en le développant. Sachez que le pays demande des sacrifices, comment pouvez-vous dire que vous l’aimez alors que vous voler même ce qu’il possède ?
- Une fois qu’un dirigeant aura aimé sa patrie, il veillera sur sa population et la protégera contre tout problème. Il ne sera pas égoïste mais veillera plutôt aux biens publics, augmentera la production et la partagera avec tout le monde. Une fois devenu patriote, il veillera au respect de la loi pour que celle-ci protège tout le monde au même pied d’égalité et que les citoyens la respectent de la même manière. Une fois que le dirigeant aura aimé le pays et sa population, il saura chercher là où il peut s’approvisionner pour nourrir les citoyens.
- Pour un dirigeant incapable de réaliser cela, nous pouvons dire qu’il n’est pas digne d’être appelé ainsi. Il faut qu’à partir de maintenant nous changions de comportement pour être des burundais nouveaux. Quant à vous dont ce n’est pas encore votre tour de diriger les autres, ces conseils vous concernent, entrainez-vous, pour que demain vous servirez d’exemple aux autres, par ailleurs les dirigeants ont besoin de vous pour leur servir de meilleurs conseillers. Que personne ne soit un irresponsable dans le pays, chacun est chef dans ce qu’il fait et il est appelé à servir d’exemple un servant de trait d’union parmi ses dirigés.
- C’est sur ces conseils d’ailleurs que je termine, en appelant encore une fois tous les Burundais à faire un regard rétrospectif pour voir d’où nous sommes venus, les péripéties que nous avons traversées à cause de l’unité qui avait été perturbée et que chacun fasse un examen de conscience pour dire : « Plus jamais ça », nous pourrons enfin cheminer dans l’amour et la cohabitation comme il se doit.
Que vive l’Unité des Burundais ; Que vive le Burundi et les Burundais ; Merci