Lancée début 2017 par le président Nkurunziza, la CMS est un programme national « d’éducation civique et psycho-sociale approfondie » dont l’ultime but est de « désintoxiquer une société burundaise victime d’un poison inoculé par la colonisation » à travers des chapitres connexes de cette dernière, dont le néocolonialisme, la recolonisation et l’impérialisme, a expliqué Jean-Claude Karerwa Ndenzako, porte-parole du président Nkurunziza, dans une interview exclusive accordée à Xinhua vendredi dans son cabinet de travail.
Pays de la région africaine des Grands Lacs établi sur une superficie de 27.834 kilomètres carrés et aujourd’hui peuplé par plus de 11 millions d’habitants selon des données récentes de la Banque Mondiale, le Burundi a vécu 62 ans sous un régime colonial, soit 16 ans de colonisation allemande (1890-1916) et 46 ans de colonisation belge (1916-1962).
Le 28 mars dernier au Lycée Kibimba en province de Mwaro (centre), le président Nkurunziza en est arrivé dans ses séances de moralisation de la société, à la 12ème province burundaise (sur les 18 que compte le Burundi).
Dans ces séances, le président dispense à l’intention des représentants des diverses catégories socio-professionnelles, des enseignements de moralisation focalisés sur « le comportement que les Burundais doivent adopter » pour léguer aux générations futures un Burundi paisible, « dépourvu de divisions ethniques et régionales ». Celles-ci, insiste-t-il sans cesse, sont une « création des colons ».
La « nouvelle prise de conscience en cours d’édification » dans la plupart des familles résidant dans la municipalité urbaine de Bujumbura, et matérialisée notamment par des engouements observés autour du « mouvement associatif », est le principal motif de satisfaction du président, selon le porte-parole.
Par ailleurs, a-t-il poursuivi, la dénonciation des fauteurs de troubles par les habitants de Bujumbura, est salué par le chef d’Etat.
Selon M. Karerwa Ndenzako, le président Nkurunziza qualifie de « très positif » le bilan de la CMS pour les 12 entités provinciales déjà visitées à ce jour, surtout au vu des résultats déjà atteints dans la Mairie de Bujumbura.
« En fait, le président de la république burundaise s’est engagé dans ses enseignements consacrés à la CMS, à mettre un accent particulier sur la Mairie de Bujumbura qui a été plus victime des enseignements coloniaux, et ce par rapport aux autres contrées du Burundi », a expliqué le porte-parole.
C’est cela qui explique, a-t-il signalé en outre, pourquoi le président Nkurunziza a prévu de visiter chacune des trois communes urbaines de la Mairie de Bujumbura « cinq ou six fois », alors qu’il prévoit de visiter trois fois les autres provinces dans le cadre des enseignements fournis sur la CMS.