Des militaires ont affirmé mercredi soir avoir renversé le régime du président nigérien Mohamed Bazoum, dans une déclaration lue par l’un d’entre eux à la télévision nationale à Niamey, au nom d’un Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP).
Il a affirmé “l’attachement” du CNSP au “respect de tous les engagements souscrits par le Niger”, rassurant également “la communauté nationale et internationale par rapport au respect de l’intégrité physique et morale des autorités déchues conformément aux principes des droits humains”.
Les institutions suspendues
“Toutes les institutions issues de la 7e république sont suspendues, les secrétaires généraux des ministères se chargeront de l’expédition des affaires courantes, les forces de défense et de sécurité gèrent la situation, il est demandé à tous les partenaires extérieurs de ne pas s’ingérer”, indique en outre la déclaration.
Cette déclaration des militaires est intervenue à l’issue d’une journée de tensions à Niamey, marquée par ce que le régime a appelé “un mouvement d’humeur” de la garde présidentielle qui retient le président Bazoum dans sa résidence officielle depuis mercredi matin.
Le Niger, un partenaire privilégié de la France
Des pourparlers entre les deux parties pour tenter de trouver une solution, sans que l’on sache quelles étaient les exigences des militaires, ont échoué.
Le Niger, pays partenaire privilégié de la France dans le Sahel en proie à la violence jihadiste dans plusieurs parties de son territoire, était dirigé par le président démocratiquement élu Mohamed Bazoum, au pouvoir depuis avril 2021.
L’histoire de ce pays vaste, pauvre et désertique est jalonnée de coups d’Etat.
Washington demande “la libération immédiate” du président nigérien
Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a appelé à la “libération immédiate” du président nigérien Mohamed Bazoum, renversé par des soldats nigériens. Ces derniers encerclent le palais présidentiel et affirment avoir pris le pouvoir.
“Je me suis entretenu avec le président Bazoum plus tôt dans la matinée et je lui ai dit clairement que les États-Unis le soutenaient résolument en tant que président démocratiquement élu du Niger. Nous demandons sa libération immédiate”, a déclaré M. Blinken, en visite en Nouvelle-Zélande.
Il a également conditionné la poursuite du versement de l’aide américaine au Niger au “maintien de la démocratie” dans le pays africain, selon un communiqué du département d’Etat.
Le Niger, dont l’histoire est jalonnée de coups d’Etat, est l’un des derniers alliés des pays occidentaux dans une région du Sahel ravagée par la violence djihadiste. Ses deux voisins, le Mali et le Burkina Faso, dirigés par des militaires putschistes, se sont tournés vers d’autres partenaires, dont la Russie.