Menacé de mort par sa propre famille, Hon. Niyoyankana se rétracte
par Côme Karabona ⋅ vendredi 11 juillet 2014
Il avait beaucoup fait parler de lui pendant des mois pour être l’homme par qui tout devrait arriver. Il c’est le très honorable Bonaventure NIYOYANKANA , députe et ancien président de l’Uprona. Si actuellement il a préféré se taire ou plutôt se terrer, ce n’est pas par simple sagesse mais parce que sa vie serait en danger. En danger dans son foyer et dans son lit. En effet, Bonaventure avait dessiné un diable sur le mur de sa maison et le diable est finalement entré dans sa chambre. Ce diable n’est autre que BUSOKOZA qui a pu convaincre la femme de NIYOYANKANA et ses enfants de le livrer à la mort.
Au début, il s’agissait de la présidence de l’Uprona et de la plainte contre lui déposée par les radicaux du parti du Prince. Apres beaucoup d’hésitations, NIYOYANKANA lâche prise, ce qui propulsa son vice, Concilie NIBIGIRA à ce poste tant convoité par les badasigana. Ainsi après avoir écrit au Ministre en charge des partis politiques que la direction revenait de facto aux organes élus en 2009, l’honorable fit volte-face suite aux pressions venues de ses détracteurs au niveau de l’Uprona et qui l’accusaient de pactiser avec le parti au pouvoir. Des menaces de mort s’en suivent et NIYOYANKANA est obligé d’écrire au Ministre de l’Intérieur qu’il renonce à la présidence de l’Uprona. Même là, les inconditionnels de l’Uprona ne sont pas convaincus Niyoyankana reste sous surveillance car tous ses faits et gestes, ses déplacements, ses communications sont scrutées et suivis à la loupe par sa propre famille biologique et qui fait rapport à BUSOKOZA et sa clique.
Il restait l’amendement de la constitution, une étape cruciale pour les upronistes. Grâce à cette surveillance familiale et conjugale, toutes les intentions de l’Honorable sur la constitution étaient connues d’avance. C’est pour cela que même sa tentative de dérouter ses détracteurs en se rendant en Afrique du Sud n’a rien pu : ses détracteurs avaient une source très sure. Mais cette farce avait aussi un autre objectif : récolter le plus de sou possible car sa voix devrait changer beaucoup de choses. Aux uns il promettait de voter les amendements moyennant une récompense conséquente et aux autres il disait qu’il ne voterait pas mais là aussi …Message très vite compris, un voyage en Afrique du Sud est improvisé pour rassurer les incrédules que sa parole était sérieuse. Malin qu’il est, l’Honorable décide de rentrer clandestinement au pays à la veille du vote des amendements pour rassurer ceux qui comptaient encore sur lui pour faire passer les amendements à l’Assemblée Nationale : jusque-là, tous ses plans marchaient à merveille. Cependant, la sentinelle principale a elle aussi bien joué son rôle. Aussitôt informé, BUSOKOZA déclenche l’alerte et une expédition punitive est organisée la même nuit. Alors qu’il croyait pouvoir dormir tranquillement, NIYOYAKANA fut réveillé pour qu’il soit mis devant ses responsabilités. La surprise fut grande quand le député constata que même sa femme et ses enfants étaient rangés du côté des messagers. Voici le message que BUSOKOZA s’était chargé de livrer à Bonaventure :
« Tu votes les amendements et tu signes la mort de tous les tutsi. Mais avant de mourir, nous allons te tuer nous-mêmes. La trahison mérite toujours la mort car ta vie ne vaut pas celle des milliers de tutsi, ta femme et tes enfants inclus. »
Seul contre tous, NIYOYANKANA se rendit compte que l’heure était grave. Constatant que toute sa maison était contre lui, il comprit aussi qu’il ne pouvait plus avoir de secrets à lui et surtout pourquoi ni sa femme ni ses enfants ne l’avait informé de cette visite. Il fut obligé de jurer solennellement par tous les dieux qu’il ne trahirait plus la cause tutsi en se rendant à KIGOBE pour voter.
Notez enfin que tous les scénarios avaient été déjà mis en place pour imputer la mort de NIYOYANKANA Bonaventure au pouvoir en place. Comme Dieu aime le Burundi, la vie de NIYOYANKANA a été sauvée et probablement celle de sa famille aussi car rien ne prouve que BUSOKOZA et sa clique allaient les épargner, question de faire disparaître les témoins qui à la longue pourraient gêner car un parent reste un parent.
Entre temps, le Burundi chemine paisiblement vers les élections mais les listes des « députables » de l’Uprona risquent encore de faire des dégâts. Let’s wait and see !