Faux sucres : profit au détriment de la santé ?

Faux sucres : profit au détriment de la santé ?

Damien Nakobedetse, directeur du Bureau Burundais de Normalisation et de contrôle de la Qualité (BBN), affirme qu’un PROGRAMME d’inspection de faux sucres a été lancé dans différentes boulangeries et pâtisseries de Bujumbura. Pour Dr Godefroid Kamwenubusa, leur nocivité pour la santé n’est pas encore prouvée.

« Ce n’est pas du tout du véritable sucre », lance Damien Nakobedetse, directeur du Bureau burundais de normalisation et de contrôle de la qualité. Les PRODUITS saisis et analysés par le BBN sont mélangés avec de la gélatine et de la gomme pour leur donner l’apparence du sucre blanc. « Une quantité équivalente à une capsule d’une bouteille de Fanta suffirait pour un sac de 5o kg de farine », déclare un vendeur de beignets. En forme de petits cristaux blancs, au goût très sucré, ces faux sucres sont aussi utilisés dans les pâtisseries, les limonades, les jus, certaines bières locales, etc.

Un PROGRAMME d’inspection a été lancé par le BBN dans différentes boulangeries et pâtisseries. Damien Nakobedetse signale que ces dernières utilisent de faux sucres dans la fabrication des beignets. Les produits saisis et analysés au Burundi, poursuit-il, prouvent que les substances inspectées sont à base de gélatine, gomme, et de sucres artificiels.
D’après les résultats préliminaires, il n’y a pas de danger avéré, et ces PRODUITS n’apportent aucune valeur ajoutée nutritive à l’organisme humain. « Ceux qui utilisent ces faux sucres dans la fabrication des beignets et autres pâtisseries ne font que tromper leurs clients afin de gagner plus d’argent », souligne Damien Nakobedetse.

Le BBN met en garde TOUS LES vendeurs

Avec les autorités locales et régionales, le BBN prend des mesures nécessaires pour retrouver l’origine exacte de ces produits. Les services d’inspection des entreprises ont mis en place un programme d’enquête pour sensibiliser les utilisateurs de ces produits. A partir de novembre prochain sortira un manuel contenant les normes des produits qui seront vendus sur le marché national. Tous les produits alimentaires devront avoir une étiquette indiquant les ingrédients constitutifs, la date de fabrication et de péremption, le nom du fabricant, son adresse et ses contacts. Toutefois, le BBN recommande aux consommateurs de privilégier les produits fabriqués avec du sucre naturel, comme le sucre de la canne ou du miel.

La gélatine et la gomme ? Selon le BBN, les études menées par des chercheurs montrent que la gélatine est un produit dérivé des tissus de bovins ou de porcs. Elle est sans danger. Elle est couramment utilisée pour épaissir les aliments. Elle est aussi utilisée dans la transformation des produits pharmaceutiques comme les capsules de médicament et produits cosmétiques. Quant à la gomme, c’est un produit dérivé d’une plante. POUR LES produits qui ont été analysés au Burundi, il y avait présence de gélatine. Le BBN note aussi que la gélatine fabriquée artisanalement peut contenir de l’acide, s’il y a un défaut de fabrication. Pour lui, cela signifie qu’il faut connaître le taux de concentration de la gélatine et de la gomme. Bref, ils sont généralement destinés aux consommateurs qui veulent réduire leurs poids.
Quant à la Sosumo, Jean Claude Cibogoye, son directeur commercial, affirme que des sacs de marque Kabuye shugger ont été saisis au marché de Rumonge. Des cas pareils ont aussi été signalés dans les provinces ou communes frontalières de la Tanzanie ou du Rwanda. Il s’agit de Rumonge, Muyinga, Kirundo, Rutana. D’après leurs ENQUÊTES, ils sont moins coûteux par rapport au sucre local : un sac de Kabuye shugger, provenant du Rwanda coûte 82OOO fra Bu contre 8725O Fbu pour le sucre de la Sosumo. En collaboration avec les agents de l’OBR chargés d’enquête et d’intervention rapide, M. Cibogoye fait savoir que la Sosumo essaye de démanteler ce trafic, mais certains commerçants cachent leurs marchandises.

Quid des utilisateurs de ces faux sucres? Lors d’un débat organisé par le BBN, ce lundi 7 juillet, certains fabricants de beignets et boulangers se sont exprimés. « Nous savons que parmi nous, il y en a qui utilisent ces faux sucres pour gagner plus d’argent », LANCE un commerçant de beignets. Cependant, aucune des personnes présentes n’a reconnu utiliser ces faux sucres.

«Jusqu’à maintenant, le grand problème réside dans le fait qu’on ne connaît pas la vraie concentration de la gélatine, ou de la gomme que contiennent ces sucres », a déclaré Dr Godefroid Kamwenubusa, directeur du PROGRAMMEnational intégré dans la lutte contre les maladies chroniques non transmissibles. Ainsi, pour lui, nul ne peut affirmer que ces sucres sont nuisibles ou pas pour la santé humaine.
Comme ces PRODUITS sont commercialisés de façon illicite, Dr Kamwenubusa suggère à toute la population d’être prudente quant à l’utilisation de ces faux sucres. Il pense, du reste, qu’une étude poussée devrait être menée conjointement par le ministère de la Santé et celui du commerce pour connaître leur composition exacte et l’entreprise qui les fabrique.