Dans une interview à RFI, le porte-parole de l’armée rwandaise, le général Joseph Nzabamwita a confirmé l’arrestation de l’ancien chef de la garde présidentielle, le colonel Tom Byabagamba, troisième haut gradé interpellé dans le cadre d’une enquête pour «crime contre l’Etat». En début de semaine dernière, ce sont deux officiers à la retraite, Frank Rusagara et David Kabuye, qui ont été arrêtés dans la même affaire.
Le colonel Tom Byabagamba, toujours officier d’active est un ancien chef de la garde présidentielle. Il est récemment revenu au Rwanda après avoir occupé des fonctions au sein de l’état-major de la mission de l’ONU au Soudan du Sud. Il a été arrêté samedi 23 août au soir, selon le porte-parole de l’armée rwandaise. L’enquête étant toujours en cours, ce dernier a assuré ne pas être en mesure de pouvoir donner les charges pesant sur les trois hommes.
Joseph Nzabamwita a par ailleurs refusé de confirmer ou d’infirmer les possibles interrogatoires des épouses de deux des accusés, Rose Kabuye et Marie Baine, l’épouse du colonel Byabagamba.
Plus tôt dans la journée, un officiel du département d’Etat américain a déclaré à RFI que les Etats-Unis avaient appelé à un respect de la procédure judiciaire et à ce que les charges soient rendues publiques. « La procédure est respectée », a rétorqué Joseph Nzabamwita, le Rwanda n’a « aucun conseil à recevoir de personne ». Aucun Rwandais n’est au-dessus des lois, a-t-il poursuivi, ajoutant que « le respect strict du code de disciple pour un militaire fait que l’armée rwandaise est ce qu’elle est. »
Selon un analyste rwandais, ces arrestations visent essentiellement ceux qui ont une réputation « d’électron libre » au sein du régime. Dès lors, toujours selon cette source, « l’objectif est de restaurer la discipline dans les rangs du parti » au pouvoir.