Les ministres de l’Environnement et des Finances d’Afrique centrale ont adopté jeudi à Kinshasa un texte portant création du Fonds régional pour l’économie verte, qui sera axé en particulier sur le secteur du bois.

Ce texte est « un premier pas vers la mise en route effective d’une restructuration globale de l’économie de l’Afrique Centrale, autour du système de l’économie verte et en particulier de l’économie du bois », indique un communiqué publié à l’issue de la réunion des ministres de la communauté économique des Etats d’Afrique centrale (CEEAC).

La République démocratique du Congo, deuxième réserve verte de la planète, après la forêt d’Amazonie, a annoncé une contribution de 3 millions de dollars pour le démarrage de ce fonds, prévu à 2015.

« L’Afrique Centrale parvient aujourd’hui, pour la première fois, à faire entrer l’environnement dans la structure économique » des pays de la région, a souligné le Dr. Honoré Tabuna, un expert en valorisation biodiversité et économie de l’environnement cité dans le communiqué.

Il s’agit pour les Etats de modifier leur modèle économique qui repose en général largement sur les ressources naturelles issues du sous-sol: minerais, pétrole et gaz. « Ces ressources conduisent la région à une croissance largement positive, près de 6%, mais cette croissance ne profite pas à l’ensemble de la population. Certaines régions souffrent en effet d’un taux de pauvreté pouvant atteindre 70% », souligne le communiqué.

L’économie du bois, qui constitue depuis longtemps une porte ouverte vers les marchés internationaux, bénéficie actuellement des avancées majeures offertes par les programmes de réglementation des marchés européens ou américains, indique le document.

Ces réglementations et les accords ouvrent des « marchés nouveaux, plus fiables, mieux contrôlés et dont les revenus peuvent être mieux répartis grâce à une meilleure gouvernance », indique le communiqué.

« Nos études démontrent que l’économie du bois pourra peser de 3 à 8% sur les grandes économies de la région et que celle-ci générera un grand nombre d’emplois », précise Aimé Nianogo, directeur Régional pour l’Afrique de l’Ouest de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).

La CEEAC regroupe dix Etats: l’Angola, le Burundi, le Cameroun, la Centrafrique, le Congo, le Gabon, la Guinée Equatoriale, la RDC, le Sao Tomé & Principe et le Tchad.

Le texte adopté à Kinshasa entre dans le cadre de la Conférence des Nations Unies sur l’ environnement et le développement qui s’était tenue en juin 2012 à Rio, au Brésil.

Il sera présenté au chefs d’Etat réunis du 24 au 25 novembre à Ndjamena, au Tchad.