Appel à la communauté internationale par Innocent BANO
Face aux accusations de l’opposition ADC-Ikibiri et de certaines organisations de la société civile, la prudence s’impose de la part de la communauté internationale
A la veille des échéances électorales de 2015 au Burundi, une méfiance politique s’installe de façon grandissante parmi certains acteurs politiques. La lutte pour le pouvoir a bel et bien commencé. A suivre de près les déclarations de certains membres de l’opposition, ADC-Ikibiri et de certaines organisations de la société civile, le Burundi est au bord du chaos, voire s’acheminerait vers un génocide.
La communauté internationale n’a ménagé aucun effort pour accompagner le peuple Burundais dans son cheminement vers la paix. Nul n’ignore que le Burundi demeure un pays post-conflit et que de nombreux défis restent à relever, vu que les attentes après plus d’une décennie de guerre civile demeurent considérables. Une chose est sûre, c’est que la paix est avant-tout un objectif ultime pour le peuple Burundais. En assistant à cette méfiance, il est important pour la communauté internationale de faire la distinction entre les besoins de la population et les ambitions particulières des leaders politiques et de la société civile. L’usage d’un terme tel que ‘génocide’, dans le contexte politique actuel, devrait être utilisé avec précaution. Ceux qui présagent un génocide, ceux qui le prêchent, et ceux qui pensent qu’un génocide serait une solution pour leur survie politique devraient être mis en garde, et ce quel que soit leur famille politique.
Plutôt que de tomber dans le piège de certaines stratégies (diabolisation, manipulation, jeu de la peur, provocation, etc…) utilisées par certains hommes politiques burundais et certains membres de la société civile, la communauté internationale devrait éviter de prendre parti pour l’un ou l’autre camp politique et chercher à encourager les Burundais à trouver des solutions concertées dans le respect mutuel. L’usage de la force ne devrait plus être à l’ordre du jour en ce qui concerne les actions auxquelles la communauté internationale est appelée à apporter son soutien. Ainsi, à la veille des échéances électorales de 2015, tout en laissant le choix au peuple Burundais de tracer son propre destin, les partenaires internationaux et régionaux du Burundi devraient continuer à se mobiliser pour aider à consolider la paix et à créer un espace de débat politique non violent.
Par Innocent Bano