Les rebelles hutu rwandais présents dans l’est de la République démocratique du Congo affirment vouloir poursuivre leur « processus de désarmement volontaire », dans un communiqué en ligne vendredi soir, alors que l’armée congolaise les menace désormais d’une offensive.

« Les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), dans leur ferme détermination de continuer à oeuvrer pour la paix dans la région des Grands Lacs africains, réaffirment leur engagement à poursuivre leur processus politique de désarmement » devant des observateurs internationaux, indique ce texte.

Après plusieurs semaines de pressions internationales, l’armée congolaise a annoncé jeudi le lancement d’une offensive contre ces miliciens dont plusieurs chefs sont accusés d’avoir pris une part active au génocide de 1994 contre les Tutsi au Rwanda.

Les FDLR avait entamé en juin un processus de reddition volontaire, mais devant sa lenteur, la communauté internationale avait donné au groupe armé jusqu’au 2 janvier pour le mener à bien, sous peine de s’exposer à un désarmement forcé.

Pour la Mission de l’ONU au Congo (Monusco), le message des FDLR, daté du 28 janvier, et mis en ligne sur un site internet réputé proche de la milice est nul et non avenu.

« Le processus a échoué », a déclaré à l’AFP Charles Bambara, porte-parole de la Monusco.

Alors que plusieurs observateurs et diplomates doutent de la volonté de l’armée congolaise de combattre réellement les FDLR, M. Bambara a confirmé que les opérations militaires contre la milice n’avaient pas encore commencé.

« L’opération va entrer dans une phase décisive dans les jours qui viennent », a-t-il dit, affirmant que le soutien de la Monusco à l’armée congolaise était « acquis d’avance ».

Les FDLR compteraient aujourd’hui 1.500 à 2.000 combattants disséminés dans les montagnes boisées de l’est congolais, frontalier du Rwanda et du Burundi.

Bien qu’étant l’ombre de ce qu’elles étaient encore il y a six ans, les FDLR sont toujours considérées par Kigali comme « la menace la plus grave » pour la paix régionale. Kinshasa suspecte son voisin rwandais de ne pas souhaiter voir disparaître cette menace et de s’en servir comme prétexte pour intervenir en territoire congolais.

En retour, les autorités congolaises sont soupçonnées de rechigner à désarmer complètement des combattants qui ont pu parfois prêter main forte à l’armée pour lutter contre des rébellions soutenues par le Rwanda.