Cette affaire est tellement inquiétante qu’il n’est pas tôt pour les uns ou les autres de s’arrêter sur une seule version donnée par les journalistes et les médias qui se disent d’investigation et le Parlement Européen devraient attendre la fin de l’enquête judiciaire avant de condamner le gouvernement du Burundi alors que cette décision peut provoquer la colère des bailleurs de fonds pour le Burundi. De toutes les façons, chacun est interpellé pour donner une contribution, une information dans le but de traquer les assassins qui ont agit avec préméditation dans ce crime ignoble des religieuses.
Pour arriver à quelque chose, des précisions sont à vérifier. Normalement dans ce crime, comme je suis loin et que personne ne veut me fournir une réponse à mes questions, je n’abandonne pas facilement. D’après quelques notions en criminologie que je possède. Les assassins ont-ils utilisé des gants pour tuer atrocement les 3 victimes?
Seule la police qui est arrivé sur le lieu du crime peut me le dire et cela permettrait à relever beaucoup de précision.
Commençons par la réalité en criminologie et en fiction.
Nombreuses sont les séries télévisées qui mettent en scène le crime, ses modes d’investigations scientifiques et judiciaires. Cependant, si ces séries se basent sur des méthodes qui existent pour établir les preuves matérielles d’une infraction, nous allons voir qu’elles ne recouvrent pas entièrement la réalité.
Le criminaliste se base principalement sur les études des indices (police scientifique). Ainsi, le criminaliste est une personne formée principalement en sciences (chimie, biologie, entomologie) Le Burundi manque-t-il ces spécialistes qui peuvent vérifier les empruntes des témoins du crime ou les vrais assassins qu’on peut attraper par ces méthodes?
Il ne suffit pas d’entendre quelqu’un crier ou affirmer un crime. L’expert: dans les séries, il est seul pour tout faire. Il récolte des preuves, il interroge les témoins, il analyse les indices, etc. Or, en réalité, c’est tout un travail de collaboration qui intègre plusieurs personnes, des départements différents. Recueillir les sources englobe toute une technique. On peut comparer cela à un puzzle qui articule le judiciaire et la science. C’est-à-dire: « FORENSIC SCIENCES »
Chez nous au Burundi, les gens sont méfiants les uns et les autres. L’opposition n’acceptera pas facilement et avec confiance un fonctionnaire du gouvernement dans une affaire délicate qui peut compromettre le pouvoir. Le gouvernement non plus n’arrive pas à avoir une confiance totale à l’opposition pour livrer ses sources d’enquête et cela traîne longtemps alors que tout le monde devrait travailler main à la main pour arrêter les assassins au plus vite au lieu d’énerver les spectateurs indignés.
Pour arriver à ma question principale, qu’ont-ils fait les experts « techniciens en scène de crime ce jour d’assassinat à Kamenge?
• Normalement quand on trouve une personne morte la règle numéro un est de faire appel à la police locale.
• Analyse primaire de la situation: contrôle de l’état de la victime par le médecin légiste, contrôle de la présence éventuelle de l’auteur par la police
• Etablir la zone de protection des lieux en trois zones:
1. Zone et périmètre de dissuasion, une zone qui dissuade le public de venir trop près de la scène de crime. Cela ne veut pas dire que la police veut cacher au public ce qui s’est passé.
2. Zone et périmètre d’isolation, c’est l’établissement d’une zone qui isole toutes les possibilités d’entrées et de sorties de la scène (pour préserver le caractère original de la scène et éviter de ne pas contaminer les lieux d’investigation. En effet, lorsque l’on arrive sur les lieux d’un crime les preuves disparaissent rapidement avec le temps. Le but est de ne pas contaminer les lieux avec d’autres traces. Dès lors, il faut fixer la scène dès le départ (photographies, dessins, schémas, notes) Je me demande si la police n’avait pas fait ce genre de précaution et ses notes sont vérifiables. Quand Pierre Claver Mbonimpa parle de l’enquête mené par la police locale attendons qu’ils disent en collaboration avec la police judiciaire l’aboutissement de l’enquête car nous en avons grandement besoin.
3. Zone et périmètre d’exclusion judiciaire. C’est l’établissement d’une zone où seuls les techniciens en scène de crime peuvent entrer. Dans ce lieu, ni les journalistes, ni le défenseur des droits de l’homme comme Pierre Mbonimpa, ni la police locale, ni les inspecteurs, les magistrats peuvent y entrer car tous sont susceptibles de contaminer les lieux en laissant tomber ou en déplaçant des indices. La zone et le périmètre d’exclusion judiciaire laisse le technicien en scène de crime maître absolu des lieux.
Au Burundi les gens parlent beaucoup, les gens profitent d’un malheur pour s’orienter vers quelque chose d’autres et le grand bavard peut avoir raison dans un premier temps tandis que l’issu de l’enquête peut être le contraire.
Dans les autres pays, les TSC (techniciens en scène de crime) sont très équipés de kits de prélèvement. Les pièces (indices) sont conditionnées et recueillies individuellement. Les pièces conservées dans un plastique scellé qui précise l’origine de l’échantillon ainsi que son emplacement.
Vous savez que le criminel laisse souvent à son insu des traces (cheveux, fibres de vêtements, salive sur les mégots de cigarettes etc. Sur les lieux du crime et en même temps emporte avec lui des traces, parfois microscopiques qui proviennent du lieu dans lequel il se trouvait. Exemples de traces: fibres textiles, boue sur les chaussures, poussière, cheveux etc.
En conclusion, je ne suis pas d’accord que les gens refusent de montrer du doigt un assassin, je ne suis pas d’accord que les gens comparent la protection des sources comme ce monsieur qui se présente chez un prêtre pour demander pardon de ses crimes. Tout peut changer même en cas de pédophilie le prélat ou l’évêque qui sauve un pédophile ou qui cachera ce crime peut actuellement être condamné même par le pape.
Par des indices qu’on dispose, on peut montrer que tel individu était présent sur un lieu particulier comme une scène de crime en comparant des traces laissées sur les lieux et celles qu’il a emporté avec lui. Laissons de protéger l’assassin qui a parlé sur les ondes de la radio publique. Essayez de le livrer à la justice et la comparaison des indices pourront nous conduire chez le vrai assassin au lieu de polémiquer par le sentimentalisme aveuglant.