Ce samedi 28 février 2015, des marées humaines ont envahi les rues de la capitale et toutes les provinces du pays pour manifester en faveur de la paix. Ces foules incommensurables répondaient à l’appel du Gouvernement de dénoncer la récente attaque armée des terroristes à Cibitoke.

Cette marche tombe au moment où quelques activités de la société civile menacent d’organiser des manifestations comme au Burkina Faso si d’aventure le parti au pouvoir décidait de mettre en avant le président Nkurunziza comme son candidat aux prochaines élections présidentielles.

D’aucuns voient dans cet appel la main de certains pays étrangers qui financent ces associations et une stratégie de plonger le pays dans la violence et de torpiller le processus électoral.

L’appel des activistes est analysé comme un plan de coup d’Etat qui ne dit pas son nom. En effet, si les activistes ont le droit de combattre la candidature du président Nkurunziza, ils doivent par ailleurs ne jamais oublier qu’il y a des institutions qui sont compétentes pour valider ou rejeter les candidatures aux élections. La mode « du balai » au Burkina Faso ou les violences en RDC peuvent s’avérer contre productives au Burundi. De toute façon, avec les manifestations de ce samedi, on peut affirmer que ceux qui préfèrent lutter pour la paix et le respect des institutions sont les plus nombreux.
C’est donc un carton rouge qui a été infligé à certains activistes qu’on n’hésite plus à traiter de mercenaires dans certaines déclarations ou certains écrits. Mais alors, manifestations pour la paix, manifestations pour Bob Rugurika ou insurrection des activistes, tout donne une mauvaise image du Burundi : un pays sur un volcan! Est-ce à dire que la tension va retomber après les premières élections pour les conseils communaux?

Il faut signaler que ces luttes de contrôle de l’opinion cachent d’autres luttes internes aux formations politiques ou dans les efforts de réunification des ailes de certains partis politiques. La confection des listes des candidats, c’est aussi une autre jungle des intérêts où les coups sont moins bruyants. Une telle situation épuise sans doute les nerfs des Burundais et préoccupe les partenaires au développement. Gardons tout de même l’espoir car l’âme burundaise est tellement forte qu’elle surmonte vaillamment les épreuves.