Un magistrat français s’est rendu au Burundi pour enquêter sur le meurtre en 2007 d’Agnès Dury, une jeune volontaire d’Action contre la faim (ACF), a annoncé lundi l’ONG qui demande que la lumière soit faite sur ce crime.
Cette psychologue de 31 ans avait été tuée le 31 décembre 2007, lorsque la voiture d’ACF à bord de laquelle elle circulait avait été la cible de tirs dans la ville de Ruyigi, à l’est du pays.
« Le juge d’instruction Aurélien Bailly-Salins se rend aujourd’hui (lundi) sur le terrain pour deux semaines d’enquête. Il est accompagné d’un officier de l’OCRVP, le service de police français chargé de l’enquête depuis le début de la procédure », a précisé l’ONG dans un communiqué.
« L’efficacité de l’enquête dépendra cependant de l’effectivité de la coopération des autorités burundaises qui sont sollicitées depuis déjà plusieurs années pour mettre à disposition des armes perquisitionnées et des procédures connexes pouvant éclairer le dossier », a ajouté ACF.
En septembre 2010, deux policiers français s’étaient rendus au Burundi pour procéder à une enquête de terrain, après un premier déplacement infructueux en 2008. Leur rapport d’enquête avait mis en cause un policier burundais, à l’encontre duquel un mandat d’arrêt intrnational avait été délivré en février 2011.
Ce policier est toujours recherché.
« J’ai le sentiment que les autorités locales burundaises freinent la manifestation de la vérité. On le sent depuis le début de l’enquête », a déclaré à l’AFP l’avocat des parties civiles, Me Benoît Chabert.
La soeur d’Agnès Dury, Séverine, a fustigé pour sa part la « la non-volonté de faire de la justice française » pendant plusieurs années et, côté burundais, une « justice fantoche », se déclarant persuadée « qu’au Burundi, on sait qui, pourquoi et comment ».