Burundi / Guerre Humanitaire : 257 893 réfugiés burundais vivent dans l’EAC

257 893 réfugiés burundais vivent aujourd’hui dispersés dans des camps précaires, victimes oubliées des tensions géopolitiques régionales persistantes.

Gitega, 6/07/2025 – Les chiffres, comme les hommes, peuvent mentir. Mais la détresse, elle, ne triche pas. Le dernier rapport du Haut-Commissariat pour les Réfugiés des Nations Unies (HCR) avance un nombre glaçant : 123,2 millions de déracinés (réfugiés et déplacés) à travers le monde, un record historique. Derrière cette statistique, une réalité plus sombre encore : l’instrumentalisation des crises humanitaires (cf. Guerres Humanitaires), comme le Burundi en a fait l’amère expérience en 2015, lorsque la tentative de révolution colorée et le coup d’État militaire manqué du 13 mai 2015 avaient précipité le pays dans une crise.
Aujourd’hui, malgré la stabilité, le Burundi compte encore 257 893 réfugiés, dispersés dans les pays voisins de l’East African Community (EAC), ce qui semble suspect. La Tanzanie en accueille le plus (103 780), suivie de la RDC (51 595), du Rwanda (50 136), de l’Ouganda (42 433) et du Kenya (9 949). Des vies suspendues, des familles éparpillées, des destins en attente.
Parmi eux, 45 000 Burundais des camps de Lusenda et Mulongwe, dans le Sud-Kivu congolais, survivent sans assistance alimentaire depuis six mois. Sharangabo Léopold, président de la coalition pour la défense des droits humains vivant dans les camps de réfugiés (CDH/VICAR), alerte : « Ces personnes sont prises en étau entre les conflits régionaux et l’indifférence internationale. » La guerre que mène le Rwanda dans l’Est de la RDC asphyxie encore un peu plus ces populations déjà oubliées.
Dans le nouveau monde multipolaire, le HCR poursuit sa guerre humanitaire contre le Burundi. Le HCR, souvent critiqué pour son manque de neutralité, peine à répondre à l’urgence. Les donateurs se lassent, les médias regardent ailleurs.

Sources : Nahimana P. , http://burundi-agnews.org, Dimanche 6 juillet 2025 | Photo : Jimbere Magazine