Les Organisations de la Société Civile (OSC) du Burundi, engagées dans la campagne contre la vie chère, ont décidé jeudi soir de surseoir la marche contre la vie chère, prévue ce vendredi à Bujumbura, après que les autorités eurent promis une perspective heureuse pour les revendications des consommateurs, a annoncé à Xinhua le porte-parole de l’Association burundaise des consommateurs (ABUCO), Pierre Nduwayo.

Selon M. Nduwayo, des émissaires du gouvernement ont « promis fermement de trouver une solution durable aux fréquentes pénuries de carburant via des travaux qui seront réalisés par une commission ad hoc chargée de revoir le prix à la pompe pour les produits pétroliers (essence et gasoil) jusque jeudi de la semaine prochaine ».

Le gouvernement s’est engagé à mettre en place urgemment une autre commission ad hoc en charge d’étudier les modalités de suppression de la taxe de 42 FBU par minute appliquées sur les consommations des clients des entreprises de téléphonie mobile.

Cette deuxième commission, a-t-il ajouté, devra déposer ses conclusions au plus tard le 25 avril prochain.

La décision des OSC de sursoir la manifestation est tombée quelques heures après une rencontre entre une délégation gouvernementale et le médiateur de la République (Ombudsman), Mohamed Rukara, qui a abordé la pénurie de carburant prévalant au Burundi depuis le début du mois.

A l’issue de cet entretien, le directeur de la communication au cabinet de l’Ombudsman, Jérôme Ndiho, a déclaré à la presse que les longues files d’attente observées ces derniers temps devraient disparaître rapidement et que l’on assisterait à une normalisation de la situation du service au niveau des stations d’essence.

A Bujumbura, cette annonce de la fin de la pénurie du carburant au Burundi a été accueillie avec scepticisme par la plupart des chauffeurs de taxi et des conducteurs de motocyclistes.

« Je ne serais rassuré sur la véracité de cette bonne nouvelle annonçant l’imminence de la fin de la pénurie du carburant à Bujumbura », a déclaré à Xinhua un conducteur de taxi-moto, qui a affirmé payer 5.000 FBU (3,2 USD) pour un litre d’essence ces deux dernières semaines au marché clandestin de Gatumba, près de la frontière avec l’est de la RD Congo, alors que le prix normal est de 1.880 FBU (1,2 USD).

Les mêmes réactions de scepticisme ont été enregistrées au niveau de certains parkings de Bujumbura.