Une centaine de présumés rebelles ont été arrêtés et une trentaine de fusils d’assaut saisies au cours du weekend dans deux opérations distinctes au Burundi, où les forces de sécurité craignent une attaque d’envergure à la veille d’une présidentielle à hauts risques.
Selon des sources policières et administratives, les armes – 30 fusils d’assaut Kalachnikov et 38 chargeurs – ont été saisies sur une colline de la province de Muyinga, à quelque 280 km au nord-est de la capitale Bujumbura, une saisie considérée comme particulièrement importante par la police.
Une partie de ces armes – les chargeurs et 10 Kalachnikov – a d’abord été interceptée sur une moto-taxi par des jeunes du parti du pouvoir (CNDD-FDD), les Imbonerakure. La police a ensuite ratissé la colline, découvert « 20 autres fusils de même type », selon la gouverneure de Muyinga, Aline Maniratunga, et arrêté une trentaine de militants de l’opposition proches d’Agathon Rwasa.
Chef historique des Forces nationales de libération (FNL), rébellion hutu rivale de celle qu’était le CNDD-FDD pendant la guerre civile burundaise (1993-2006), M. Rwasa est aujourd’hui considéré comme le principal opposant politique du président Pierre Nkurunziza, candidat lors de la présidentielle du 21 juillet à un troisième mandat que ses adversaires jugent anticonstitutionnel.
Parallèlement, 12 assaillants armés ont été tués lors d’affrontements avec l’armée burundaise entre vendredi et dimanche dans les provinces voisines de Kayanza et Cibitoke (nord et nord-ouest) séparées par la forêt de la Kibira, refuge de groupes rebelles pendant la guerre civile.
Cette attaque contre l’armée burundaise a été revendiquée par les auteurs d’un putsch manqué mi-mai contre le président Nkurunziza et a, selon un haut-gradé de la police, débouché sur plus de 80 arrestations.