Le ministre de la Sécurité publique, Allain Guillaume Bunyoni, a annoncé vendredi que la paix, la sécurité et la tranquillité ont été restaurées à plus de 90% en mairie de Bujumbura et dans tout le reste du pays depuis l’investiture du Président Pierre Nkurunziza le 20 août dernier.
« Actuellement, la mise en œuvre de l’instruction donnée par le Président de la République lors de sa prestation de serment le 20 août 2015 de restaurer la paix, la sécurité et la tranquillité dans la capitale et dans le pays est évaluée jusqu’à 90,3%. Le reste de ce qui doit être fait est en cours d’achèvement et des stratégies ont été adoptées pour que cela soit fait dans un bref délai », a déclaré le ministre A.G.Bunyoni lors d’une réunion de présentation d’un rapport d’évaluation qui a été faite par l’Etat Major Intégré des forces de défense et de sécurité en date du 21 septembre dernier.
Le ministre Bunyoni a indiqué qu’on s’est donné cinq jalons sur lesquels il fallait se baser pour atteindre cet objectif.
Il a fallu une nouvelle organisation spécifique au niveau du personnel, de la logistique et des stratégies, ce qui a nécessité la disponibilité des forces nécessaires, des équipements et du matériel nécessaire, mais aussi de l’expertise nécessaire au sein des forces de défense et de sécurité.
« Cela a réussi à 100% », reconnaît le ministre Allain Guillaume Bunyoni.
Le troisième jalon était d’établir la libre circulation des personnes, c’est-à-dire qu’il fallait dégager les barricades qui jonchaient les routes et réorganiser les rondes nocturnes en laissant ce travail aux seules forces de l’ordre et à des sociétés de gardiennage bien connues.
« Nous pouvons constater que ce volet concernant la libre circulation des personnes et de leurs biens a été atteint à 77% », a indiqué le ministre tout en reconnaissant qu’il y a encore des cas de banditisme, de vols à main armée, d’assassinats et de crépitements d’armes qui subsistent.
« Avec le renforcement des mesures déjà prises, nous comptons mettre fin à toutes ces formes de criminalité qui ont caractérisé la période de crise dans un délai très court », a souligné le ministre de la Sécurité publique.
La quatrième chose qu’il a fallu faire a été de renforcer la discipline au sein des forces de défense et de sécurité car, dit le ministre Bunyoni, certains éléments ont pris part dans la violation de la loi, dans la tentative de renverser les institutions au moment où d’autres, ajoute-t-il, ont retourné les armes contre la population qu’ils étaient censés protéger.
« Ce travail est en cours d’achèvement à 85% », estime encore le ministre en charge de la sécurité.
Le dernier jalon sur lequel on s’est basé pour atteindre l’objectif fixé, à savoir celui de restaurer la paix, la sécurité et la tranquillité, était de protéger les agents de l’ordre lors de l’exécution de leur mission sur terrain par rapport au comportement de la population civile.
La paix et la sécurité ont été perturbées au Burundi depuis le 25 avril 2015, date où le parti au pouvoir CNDD FDD a désigné le Président de la République, Pierre Nkurunziza, pour aller le représenter aux élections présidentielles, ce qui, aux yeux de certains de son parti même et de l’opposition, était inadmissible parce qu’ils estiment que c’était anticonstitutionnel étant donné qu’il venait de faire deux mandats (de 2005 à 2010 et de 2010 à 2015) qui lui étaient reconnus par la Constitution.
Ces divergences de points de vue ont dégénéré en manifestations qualifiées par le pouvoir d’insurrections qui ont créé un climat d’insécurité généralisée, difficile à maîtriser complètement depuis lors.