Un festival patriotique « Igihugu », première édition 2019 a débuté mercredi 28 août 2019 sous le thème : » Le Burundi au plus profond de mon cœur ». Le festival a été marqué par un pèlerinage de mémoire patriotique sur 5 lieux historiques et les messages pour expliquer aux pèlerins les scènes patriotiques qui se sont déroulées sur ces sites.
Le message était centré sur le patriotisme dans le but de réveiller chez les jeunes participants un esprit patriotique.
Les membres du comité d’organisation ont tout d’abord fait comprendre aux jeunes pèlerins qu’i n’y avait pas d’ethnies avant la colonisation. Les concepts hutu, tutsi et twa n’étaient que des classes sociales, a insisté Aloys Batungwanayo, expert historien. Il a expliqué que les Tutsi étaient des fonctionnaires de l’Etat qui participaient à la gestion des affaires de l’Etat.
Selon Aloys Batungwanayo, cette classe comprenait ceux qu’on appelle aujourd’hui hutu et tutsi. La classe des hutu comprenait des gens qui faisaient des travaux manuels durs et comptait aussi des hutu et des tutsi tandis que les Twa étaient des chasseurs et des forgerons, a indiqué l’historien.
Il a conclu en démontrant que le concept d’ethnies a été savamment conçu et appliqué aux burundais par les colonisateurs pour diviser les burundais afin de mieux régner.
Le pèlerinage a commencé par la visite de l’ancien palais Mwambutsa IV Bangiricenge sis au centre-ville de Bujumbura où vivait le monarque.
L’expert en histoire Aloys Batungwanayo et l’expert en patriotisme et culture burundaise Jean Claude Karerwa Ndenzako ont expliqué que ce palais qui a servi de résidence pour le Gouverneur du Rwanda-Urundi Haroy à l’époque colonial a également servi de résidence pour le Roi Mwambutsa 4 Bangiricenge jusqu’en 1965.
De 1965 jusqu’en 1993, ce palais était devenu une maison d’accueil. Ils ont précisé que feu Président Melchior Ndandaye a été attaqué et tué dans ce palais qu’il occupait provisoirement avant de regagner le palais présidentiel sur la colline Vugizo surplomba la capitale de Bujumbura. Selon Aloys Batungwanayo cette attaque explique l’état de délabrement de ce palais jusqu’à ce jour.
Les pèlerins ont par la suite visité le palais des martyrs de la démocratie dont Feu Président Melchior Ndadaye où ils ont eu des explications sur les raisons qui ont fait que ces martyrs soient enterrés sur ce site.
Les membres du comité d’organisation ont aidé les jeunes pèlerins à tirer des leçons de patriotisme et leur ont demandé de toujours éviter des actes de nature à conduire à des atrocités envers leur chère patrie.
Le président du comité d’organisation a saisi cette occasion pour déposer une gerbe de fleurs sur ce monument en mémoire de ces martyrs de la démocratie.
Après le palais des martyrs de la démocratie, les festivaliers se sont dirigés vers le mausolée du Prince Louis Rwagasore. Là aussi, les jeunes pèlerins ont eu droit aux explications sur les circonstances de la mort de Pierre Ngendandumwe, de Son Altesse royal Ignace Kamatari, du Prince Louis Rwagasore et de ses enfants.
La visite sur ce site a été clôturée par un dépôt de gerbe de fleurs par le président du comité de ce festival au mausolée du Héros de l’indépendance, le Prince Louis Rwagasore.
La caravane s’est rendue ensuite sur la colline Ruvumu en zone Kiyenzi dans la province de Bujumbura où le roi Mwezi Gisabo a rendu l’âme, un roi qui a passé tout son règne dans la lutte contre les colonisateurs.
Comme vestiges de l’enclos royal, un seul arbre appelé « Umuremera » existe encore sur ce site. Les habitants sur place affirment par ailleurs que les reliques du monarque notamment sa lance et son bracelet d’archer sont également conservés par les membres du clan « Bashubi » de la place, de génération en génération.
Le pèlerinage s’est clôturé pour cette journée par la visite du site dénommé » Agasumo ka Mwaro » en commune Kayokwe dans la province de Mwaro, une rivière dans laquelle les rois venaient se baigner lors de la fête d’ « Umuganuro ».
C’était aussi un lieu où se déroulait le culte d’ « Ukubandwa » par les officiels de la monarchie parce qu’il était considéré comme le fief des dieux. Le Roi, le prêtre Kiranga qui officiait pendant le culte d’ Ukubandwa et la population se donnait rendez-vous à ce lieu une fois par an, a expliqué Jean Caude Ndezako Karerwa, expert en patriotisme en culture burundaise.
Par NYANDWI Dieudonné