La semaine qui vient de mourir a été marquée par la rencontre du président Pierre Nkurunziza avec la délégation des ambassadeurs des pays membres du Conseil de Sécurité de l’ONU à Gitega. Faire parcourir cette délégation le pays et ses beaux paysages en voiture a été une bonne inspiration des autorités burundaises. Et qui plus est, l’image de la population massée le long de l’itinéraire que ces hôtes de marque ont emprunté soulignait non seulement que les autorités contrôlent la situation et surtout que les Burundais soutiennent les institutions élues dernièrement.

Pour ce qui est des pancartes brandies par les foules, les messages étaient on ne peut plus clairs. Il convient de souligner, à en croire certains reportages, cette touche spéciale des organisateurs de la rencontre à Gitega: avoir réussi à faire effectuer le voyage retour assez tard dans la soirée et montrer que la guerre n’existe que dans les têtes de certaines personnes: donc virtuelle! Il nous a été rapporté que la délégation est passée du côté de Bugarama aux environs de vingt et une heure et que naturellement elle a eu l’occasion également de visiter « Bujumbura by night »! Même si les tractations entre le gouvernement et certains membres influents du Conseil de Sécurité de l’ONU sont loin d’avoir connu une embellie, ce séjour a été un grand succès diplomatique.

Au chapitre des messages d’espoir, il convient de noter les cacophonies entre ceux qui rêvent de déclencher des rébellions au Burundi. Du côté du ‪FOREBU‬, ceux qui sont annoncés comme patrons de cette rébellion soit sont donnés pour morts, soit ils s’en lavent les mains. Du côté du ‪RED TABARA‬ attribué à ‪Alexis Sinduhije‬ et son oncle ‪Gratien Rukindikiza‬, c’est encore un brouillard loin du ciel pluvieux de Bujumbura! La seule certitude demeure que le Burundi fait face à un groupuscule de terroristes de plus en plus affaiblis sinon aux abois! Leur rêve a été sans doute bien douché par la rencontre de Gitega avec une ‪Samantha Power‬ tout sourire et promettant de sévir contre le ‪Rwanda‬ afin qu’il arrête de déstabiliser son voisin du Sud! L’unique note sombre de la visite aura été sans doute ce naturel d’activiste de la même Samantha Power qui revient toujours au galop quand elle joue son va-tout pour remonter un peu le moral de ses pions de la presse dite indépendante! Comme elle s’écartait du cadre protocolaire, les responsables de sécurité ont tenté de la ramener à la raison mais en vain.

Un incident diplomatique a été évité de justesse! Du moins de l’avis des autorités de Bujumbura. Du côté des détracteurs, on souligne que Samantha Power a plutôt montré de quel bois elle se chauffe! Reste que ses larmes de crocodile quant aux médias dits indépendants détruits pendant la tentative de putsch ont loupé leur objectif du moment qu’elle a omis de mentionner également Rema F.M! Car la logique et le contexte d’alors l’exigeaient pour un diplomate de sa pointure. Hélas, elle a mis en avant son activisme.

En revenant sur la rencontre de Gitega, le message du président Nkurunziza s’engageant à tout mettre en œuvre pour qu’il n’y ait plus de génocide au Burundi a été vécu comme un effet d’annonce. Face au terrorisme choisi comme méthode de conquête du pouvoir par les organisateurs de l’insurrection dans la capitale et dans certains coins au Sud du pays surtout, le gouvernement n’est pas parvenu à assurer la sécurité de bien des citoyens. Des centaines de milliers de Burundais sont contraints à l’exil. D’autres vivent maintenant dans le dénuement.

Le Burundi a connu un génocide en 1972. Le Burundi a connu des massacres cycliques, pour ne pas rappeler 1965, 1969, 1988, 1993 et une guerre civile trop sanglante. « Moi Président de la République, aucun génocide ne pourra survenir au Burundi » sonne fanfaron! Car, s’il n’y a pas eu génocide, ce que les familles, parfois entièrement décimées durant cette crise, ont vécu et les stigmates qu’en portent les orphelins, les veuves et les déshérités n’a rien de différent avec ce que nous avons connu, nous les fils des « Bamenja » de 1972! Il faudrait écouter le cri de ces douleurs inouïes et s’engager vers un dialogue franc avec ces politiciens contraints à l’exil et redonner l’espoir au peuple pour la sortie de cette crise qui aura beaucoup affecté le tissu social; il faut aller plus loin et pousser l le cas échéant ‘homme fort de Kigali à lâcher du lest.

Cela demande un génie politique et diplomatique et non des effets d’annonce! Voilà pourquoi je passe sous silence les séances de dialogue dit inter Burundais. J’ai noté que des séances sont prévues avec ceux de la diaspora. Mais pourquoi pas? Quant aux terroristes, ils se trompent de terrain et de cibles.

Lu sur le mur facebook de Kabuto Daniel