Il est trop tôt pour évaluer complètement les retombées positives de la visite de la délégation de l’UNSC, mais certaines se dégagent d’elles-mêmes, d’autres sont sous entendues.

Le premier bénéfice, c’est l’éclatement de la bulle de mensonge, au contact avec la réalité. Pour être vrai, une bonne fissure menaçait déjà d’emporter le barrage des sindumuja: le faux de Maingain, qui avait été échafaudé pour influencer la délégation onusienne, mais qui au contraire leur a ouvert les yeux, en même temps qu’il fermait définitivement la bouche à la Belgique. Les propagandistes anti-Burundi tablaient sur la grande distance géographique qui sépare les décideurs du monde et notre pays, et ils se plaçaient à mi-chemin comme des intermédiaires; de faux intermédiaires.

Le deuxième gain, c’est la reconnaissance officielle du Président Nkurunziza. Après tout le tapage de l’opposition radicale qui a peur des élections comme le chat a peur de l’eau, beaucoup de nations restaient courtoisement muettes quant à la reconnaissance de leur pair. Et les opposants espéraient de trouver une « solution » sans lui. Maintenant ils peuvent déchanter. Le Conseil de Sécurité des Nations Unies lui a rendu visite, lui a serré la main et l’a appelé par le nom « Excellence Monsieur le Président de la République ». Le Président Nkurunziza est la solution, et non une partie du problème. Les gens attentifs ont noté que dans différents interviews, les délégués ont parlé de « gouvernement » du Burundi, et non de « régime ». En effet, les pouvoirs amis ou qu’on reconnait pleinement sont des gouvernements; ceux qu’on hait ou qu’on ne reconnait pas sont des régimes.

La troisième retombée positive est la mise du Rwanda sur le banc des accusés devant les Nations; une accusation concise et sans détour. Désormais Kagame sait que tout le monde le sait. Même ceux qui voudraient l’utiliser comme tueur à gage se sentent observés.

La quattrième récolte positive de cette visite est le déclin de la MAPROBU. Bien que beaucoup d’analystes la tiennent comme un épouvantail pour pousser le gouvernement du Burundi à négocier avec ses opposants, elle n’en constitue pas moins un motif de préoccupation pour une nation qui n’est vraiment pas en guerre, et qui a une armée professionnelle pour assurer sa sécurité. Lancée par l’UA sur pression ou très probablement sur soudoiement de l’UE (en particulier la Belgique), cette force de 5000 unités viendrait semer le chaos, comme en RDC où elle n’a rien résolu. La délégation du UNSC a été claire: il ne faut pas des solutions militaires pour des problèmes politiques. Cette position tire de l’embarras l’UA, qui ne sait pas comment elle aurait rassemblé ces troupes, et comment elles auraient financées, pour aller défendre un peuple en paix.

Pour dire que ce qui vient, ne vient pas toujours pour nuire.

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