Le ministre de l’environnement, de l’agriculture et de l’élevage Déo Guide Rurema a animé mercredi 29 janvier 2020, une conférence de presse sur l’état des lieux de la campagne café 2019-2020 et les préparatifs de la campagne 2020-2021. Selon le ministre Rurema le Gouvernement du Burundi est toujours préoccupé par le développement durable de la filière café, une filière qui contribue considérablement au développement du pays, qui à lui seul apporte plus de 60% des devises issues des exportations.
Concernant l’état des lieux de la campagne café 2019-2020 qui normalement devrait prendre fin au 31 mars 2020, c’est une campagne café selon le ministre qui a connu une petite production de 47845,6 tonnes de café cerise sur une prévision de 75928 ,6 tonnes. 7511,5 tonnes de café vert sont déjà déparchés. Et sur une quantité, 6254, 2 tonnes de café sont déjà vendues pour une valeur de 15221142,69 dollars américains dont 5002558,19 dollars américains déjà rapatriés.
Il a fait savoir que tous les caféiculteurs ont été payés au cours de cette campagne. Il a déploré certaines irrégularités liées au retard de certains opérateurs qui n’ont pas respecté la réglementation en vigueur dans ce domaine. Néanmoins des mesures ont été prises à l’encontre des récalcitrants allant jusqu’à la suspension de travailler dans la filière, a précisé le ministre.
Pour la campagne 2019-2020 les sociétés qui ont été suspendus sont entre autres CPC/KPC, RISCA, RUDEC, ETS Niyonzima Jean Marie, Coopérative GARUKIRIKAWA, Coopérative KEREBUKA MURIMYI W’IKAWA, Coopérative TUGARUKIRE IGITEGWA C’IKAWA, Coopérative NIZIWACU et la Coopérative DUTEZIMBERE IGITEGWA C’IKAWA, a fait savoir, le ministre Rurema
Pour la campagne 2020 deux sociétés ont été suspendues SECASB et ECOGIA,
Le ministre en charge de l’agriculture a précisé que certains exportateurs n’ont pas rapatrié les devises, arguant que les acheteurs n’ont pas encore payé le café exporté. Il a indiqué que l’inventaire de ces sociétés est en cours pour leur retirer le permis d’acheter le café du Burundi.
Force est de constater, selon le ministre, que les banques n’ont plus de confiance envers certaines sociétés pour leur octroyer des crédits.
C’est dans cette perspective que le Gouvernement a pris l’initiative d’accorder l’aval aux banques de consentir aux sociétés privées, coopératives et les SOGESTAL impliqués dans les deux campagnes à hauteur d’une somme d’environ 41 milliards.
Les préparatifs de la campagne 2020-2021 vont bon train et se font en tenant compte de la nouvelle stratégie de redressement, de redynamisation et de la pérennisation de la filière café, a précisé le ministre.
A cet effet le Gouvernement du Burundi a mis en place un décret instituant un organe de réforme de la filière café en remplacement du cadre légal qui mettait en place la politique de désengagement de l’Etat dans la filière café. Cet organe de l’Etat ODECA (Office pour le Développement du Café du Burundi) va s’occuper de toutes les activités qui étaient confiées à la CNAC, Interfacé, SODECO, ARFIC et SOGESTAL et autres.
Selon le ministre Rurema, suite à cette nouvelle orientation, le Gouvernement recommande :
– à ceux qui n’ont pas rapatrié la totalité des devises issues des exportations et ceux qui n’ont pas payé la taxe communale pour les campagnes précédentes de le faire sans délai;
– aux associations et sociétés qui œuvraient dans la filière café de remettre au nouvel organe(ODECA) tout le matériel afin de faciliter l’exécution des activités de la filière ;
– aux différents acteurs de la filière café de s’acquitter de leur devoir à l’Etat, aux tiers et aux employés tant permanents que temporaires conformément à la loi.
La stratégie adoptée garde la porte ouverte aux investisseurs privés ayant les capacités techniques et financières requises à condition de contacter le nouvel organe, a poursuivi Déo Guide Rurema
Le ministre a précisé que l’Etat va revisiter les prix du café cerise via le nouvel organe et ne doute pas qui pourrait y avoir des améliorations dans la filière. Le ministre Rurema met en garde toute personne qui constituerait un obstacle à la mise en œuvre de cette nouvelle stratégie.
Par NKURUNZIZA Dieudonné