Pancrace est un nomade perpétuel en politique, surtout à la quête des victuailles. Ancien porte-parole du président Ndayizeye, ancien porte-parole du FRODEBU, ancien porte-parole de l’ADC IKIBIRI en Europe, ancien porte-parole d’Alexis Sinduhije en Europe, ancien porte-parole du CNARED et désormais simple directeur des publications de son blog « Mporeburundi »! Voilà l’homme qui prétend avoir décroché son téléphone pour appeler- via le réseau gratuit whatsup sans doute- des familles dans différentes provinces du Burundi.

But recherché par ces conversations qui se sont déroulées dans la tête du communicateur alimentaire: manipuler l’opinion burundaise sur des prétendues réponses des pauvres hères du Burundi face à ce qu’il qualifie de « calamité burundaise que serait le président Pierre Nkurunziza »! De son vivant, Kadhafi était diabolisé. Mort, l’on reconnaît de plus en plus qu’il fut un grand homme, un grand Africain! Et comme Nkurunziza s’oppose à certains vautours qui voient le Burundi comme une charogne, il est diabolisé et traqué comme un dictateur à abattre. Pancrace Cimpaye souhaite que le peuple burundais imite les fellahs de Benghazi ou Baghdad! Et après?

D’après les élucubrations de Pancrace Cimpaye, Nkurunziza détiendrait une fortune oscillant entre 300 et 500 millions de dollars américains. Il ne précise pas si ce magot se trouve sur un compte en Europe (par exemple Suisse ou Monaco), dans les îles Caiman ou tout simplement s’il s’agit des immeubles, plantations et élévages divers! Ici encore, Pancrace Cimpaye s’efforce de dresser le peuple, surtout les déshérités hutus, contre leur compère Pierre Nkurunziza. Rien de nouveau dans ce genre de propagande malveillante à outrance.

Pancrace Cimpaye peut-il s’improviser guide des Hutus? En 2012, quelques jours avant la célébration du cinquantenaire de l’indépendance du Burundi, ce même personnage qui prétendait se battre pour l’Etat de droit au Burundi depuis l’exil malsain en Europe est rentré presque en catimini au Burundi. Il a été aperçu à la tribune d’honneur lors des festivités au boulevard de l’indépendance le 1er juillet 2012. Il avait été approché par les services de renseignements burundais et il lui avait été miroité un poste juteux. Pour le garder en standby, il percevait une certaine somme mensuelle de la part des mêmes services de la présidence de la république. Les mois ont passé. Il n’a rien vu venir de concret quant aux promesses de retrouver sa place au soleil de la « mangeoire ».

L’on se souvient encore, du moins certains cadres du ministère des affaires étrangères burundaises, de sa grande déception lorsqu’il s’est présenté pour réclamer une copie d’un décret qui nommait un autre Pancrace Cimpaye comme deuxième conseiller d’ambassade au Moyen Orient. « Désolé monsieur, l’homme qui a été nommé n’est pas vous! C’est plutôt un homonyome à vous qui a été proposé par le FNL »! A ces mots, Pancrace Cimpaye a cru que le ciel lui tombait sur la tête! L’âme en peine, il a vidé les lieux et a regagné sa chambre d’hôtel. Car sa villa du côté de Kigobe était en litige avec une banque locale pour un crédit qu’il n’aurait pas pu rembourser!

A vrai dire, Pancrace Cimpaye était sous observation et le fait qu’il ait montré qu’il pouvait se contenter d’un poste de deuxième conseiller d’ambassade a renforcé la méfiance des dignitaires du CNDD-FDD: « Pourquoi d’ailleurs lui donner un poste important? Qu’est-ce qu’il représente au juste? » C’est ici certaines des spéculations des DD. Ces nombrilisme, favoritisme, clientélisme et affairisme qui ont un impact considérable sur une gouvernance dont les partenaires occidentaux ne veulent plus! Ce fut bien entendu une grosse erreur du système de Pierre Nkurunziza: il aurait dû tenir ses promesses envers cet affamé qui s’épuisait en courbettes et navettes de salon en salon, en vain! Et Pancrace Cimpaye a fini par jeter l’éponge et filer à l’anglaise vers son ancien refuge en Belgique. Avec cette humiliation, sa dent contre Nkurunziza et son entourage est, on le comprend, bien dure!

Pire encore. En Europe en général, l’aide sociale destinée aux demandeurs d’asile fonctionne comme une perfusion pour un malade à l’hôpital: elle vous maintient en vie mais pour vivre dignement, il faut travailler et toucher un bon salaire. Hélas, la plupart des immigrants se plaignent du racisme et des blocages bien installés sur le marché du travail en Europe. Pancrace Cimpaye est un grand débrouillard: il courtise l’opposition radicale et parvient à s’intégrer dans le CNARED. Hélas pour lui, tous les plans concoctés pour renverser le président Nkurunziza s’effondrent comme un château de cartes depuis le 26 avril 2015.

Une année de logomachies, ça fatigue. On risque de finir comme une peau de chagrin. Mais comme l’Union Européenne est déterminée à en finir avec le pouvoir de Nkurunziza, Pancrace Cimpaye ne lâche pas du lest: il change de stratégie et s’adresse aux Hutus du Burundi. Il fait semblant de s’apitoyer sur leur sort mais passe vite aux menaces: »si vous continuez à faire la chasse aux Tutsis sous prétexte de venger vos parents assassinés en 1972, si vous ne vous désolidarisez pas avec Nkurunziza, vous allez subir les foudres des libérateurs! » Et pourtant, nul n’ignore que les troubles au Burundi ont été déclenché par Pacifique NININAHAZWE, Vital NSHIMIRIMANA, Alexis SINDUHIJE et ses journalistes de la RPA! Sont-ils des Hutus qui procédaient à la purification ethnique dans les quartiers de Nyakabiga, Jabe, Bwiza, Mutakura, Ngagara, Musaga? Est-ce pour des prébendes que Pancrace Cimpaye recourt à un tel cynisme? L’impossible n’est pas burundais mais de là à nous plaider pour une coalition comprenant Ntibantunganya, Hussein Radjabu, Léonard Nyangoma, Charles Nditije, Bernard Busokoza et pourquoi pas Maggy Barankitse et Kadja Nin fille de Ntiruhwama de triste mémoire?

La lettre de Pancrace Cimpaye relève d’une manipulation grossière. Elle fait le bonheur de ceux qui lui versent quelques miettes de la générosité européenne pour effectuer des voyages en Europe et en Afrique. Cette lettre révolte par contre la masse populaire qui sait très bien que si Nkurunziza avait été moins intrépide, les acquis de la lutte armée lancée après l’assassinat de Melchior Ndadaye auraient été confisqués à jamais par les éternels fossoyeurs de la démocratie au Burundi. Avec le temps, il est devenu très clair pour bien des pays et peuples amis réellement du Burundi, que le mandat de Pierre Nkurunziza respectait et la constitution et l’Accord d’Arusha. Sa résistance a été bien payante et il faut cheminer vers l’apaisement et les retrouvailles avec les partenaires importants comme l’Union Européenne et les USA.

Il faut reconnaître que le bras de fer avec l’Union Européenne et l’Eglise Catholique requiert que Nkurunziza s’engage vers des « négociations »pour sortir le pays de la descente aux enfers: la peur dans les coeurs des Burundais est une réalité. Et les menaces et sanctions des puissances occidentales affectent bien des familles et le moral de toutes les couches sociales. Contrairement à ce que l’on avance dans l’entourage du président Nkurunziza, la balle n’est pas dans le camp de la facilitation et encore moins de la médiation. En effet, si les négociations ou dialogue traînent, c’est parce que dans la pratique diplomatique, l’on ne démarre solennellement ce genre de marathon que quand les bailleurs de moyen voient clairement où les parties en conflit sont prêtes à aller en termes de concessions!

Ban Ki-Moon est venu à Bujumbura. Une délégation de haut niveau de l’Union Africaine est venue à Bujumbura. Les ambassadeurs des pays membres du Conseil de Sécurité de l’ONU sont venus au Burundi. Qu’ont-ils obtenu en termes d’engagements par rapport aux « préoccupations » de la « Communauté Internationale »? Ce ne sont pas les mesures comme la libération de prisonniers, la réouverture des radios Isanganiro, Rema ou Humuriza, la levée des mandats d’arrêts de certains opposants ou la réactivation des comptes de PARCEM qui vont permettre au gouvernement de Bujumbura de rapatrier les opposants et les réfugiés! Le crime de Pancrace Cimpaye est de transformer les Hutus en boucs-émissaires comme si l’histoire nationale en avait fait moins des pestiférés, ignominieusement! Nkurunziza a gagné bien des batailles mémorables durant cette crise, mais la victoire dont tous les Burundais rêvent est celle qui restaure la tranquillité des coeurs, ramène les réfugiés au bercail et bannisse les bains de sang.

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