Excellence Madame la Secrétaire Générale de la Francophonie et Présidente du CPF ;
Excellences Mesdames, Messieurs les Représentants Personnels des Chefs d’Etats ;
Mesdames, messieurs,
1-Depuis le 03 juillet 2015, le Burundi qui est pourtant parmi les premiers signataires de la Convention créant notre organisation, ne jouit plus de toutes ses prérogatives de membre de la famille francophone.
Pour rappel :
a) Le 03 juillet 2015, dans la foulée de la tentative de coup d’Etat heureusement déjoué, le CPF a pris la résolution de mettre le Burundi sous observation, arguant des entorses à la démocratie et des violations des droits de l’homme.
b)Le 07 avril 2016, malgré toutes les mesures prises par le Gouvernement Burundais pour normaliser la situation intérieure et d’importantes mesures politiques comme la libération de prisonniers, la levée de certains mandats d’arrêt lancés contre les opposants en exil non impliqués dans la tentative de putsch et l’appel lancé aux réfugiés pour regagner le bercail, malgré le constat sans appel d’une large amélioration de la situation fait par le Secrétaire Général des Nations Unies et une Mission de Très Haut Niveau de l’UA, le CPF a cru bon de suspendre la coopération multilatérale avec le Burundi.
2-Le Gouvernement de la République du Burundi a ressenti une profonde injustice en accueillant ces mesures de restrictions et l’a fait savoir par le biais d’écrits et les interventions de ses Délégués à la Francophonie.
En effet, depuis 2015, nous avons la désagréable impression que nous ne sommes pas écoutés et que toutes les mesures politiques prises dans l’intérêt des Burundais sont détournées.
A titre d’exemples :
Lorsque S.E.M. Pierre NKURUNZIZA, Dieu ait Son âme, alors Président de la République du Burundi a posé sa candidature à la Magistrature Suprême en 2015, la Francophonie, probablement induite en erreur par les auteurs de l’insurrection et de la tentative de Coup d’Etat, a crié à l’illégalité ; pourtant la Cour Constitutionnelle, seule habilitée à interpréter la constitution, avait jugé la candidature légale et la Cour de l’EAC a par la suite confirmée cette décision de la Cour Constitutionnelle.
Lorsque le pouvoir burundais organise en 2018 un référendum de révision constitutionnel pour adapter la loi fondamentale aux enjeux et réalités du moment, la Communauté internationale et la Francophonie ont dénoncé cela, arguant que c’était une façon d’enterrer les Accords d’Arusha et de se maintenir au pouvoir jusqu’en 2034, encore une fois malgré les dénégations du Gouvernement par la voix de notre Délégation.
En annonçant lors de la promulgation de la nouvelle constitution qu’Il ne briguerait plus d’autre mandat, le Président Pierre NKURUNZIZA a démenti toutes ces spéculations et démontré que son seul souci était le bien-être des Burundais.
3-Depuis cette promulgation, le Gouvernement du Burundi a lancé un nouveau processus électoral qui devait amener un changement des institutions burundaises par la voie démocratique.
Même si le processus est encore en cours, nous pouvons affirmer ici que c’est une réussite ; en effet, le 20 mai, un nouveau Parlement, de nouveaux Conseils
Communaux et un nouveau Président de la République ont été élus par le biais d’élections entièrement organisées et financées par le Peuple Burundais.
S.E. le Général Major Evariste NDAYISHIMIYE, Président de la République du Burundi a déclaré lors de son investiture qu’il centrerait toute son action sur le bien être des Burundais en préservant leur indépendance et leur sécurité quotidienne, en garantissant leurs libertés et leurs droits et en prenant des mesures sociales propres à relever le niveau de leur vécu journalier.
Pour ce qui est des relations internationales, Il a dit souhaiter « l’amélioration de l’image du Burundi à l’extérieur à travers des relations basées sur le respect mutuel, la complémentarité, le renforcement de l’entente entre le Burundi et las autres pays et entre le Burundi et les Organisations Internationales ».
Excellence Madame la Secrétaire Générale et Présidente du CPF,
Excellences, mesdames, Messieurs les Représentants Personnels,
4-Dans toutes les sessions qui ont suivi la 97ème session du CPF et durant les réunions des instances de Monaco en particulier, ma Délégation n’a eu de cesse de présenter l’évolution positive de la situation du Burundi depuis l’insurrection et la tentative de Coup d’Etat de 2015 pour montrer à tous que le Burundi est sur la bonne voie et que les sanctions et autres mesures restrictives doivent être revues.
A l’heure actuelle, le Gouvernement investi à la suite des élections du 20 mai a choisi de travailler main dans la main avec la Francophonie, ce qui inclut que le Burundi doit d’abord recouvrer son statut de membre à part entière de notre organisation afin de continuer les projets de développement rentrant dans la compétence de la Francophonie.
Ma Délégation saisit donc l’opportunité de cette 110ème session du CPF pour demander formellement à ce Conseil, au nom du Gouvernement de la République du Burundi, d’étudier la possibilité de lever toutes les mesures de restriction prises contre le Burundi ; il s’agit de :
1° La résolution sur la mise sous observation du Burundi adoptée le 3 avril 2015
2° La résolution de suspension de la coopération multilatérale avec le Burundi adoptée le 7 juillet 2016.
Ceci ferait honneur au CPF, rendrait concrète la solidarité francophone et, au risque de me répéter, rendrait à mon pays toutes ses prérogatives de membre.
Je vous remercie de votre aimable attention.