Depuis quelques mois la Commission Vérité et Réconciliation s’est mise en marche. Le mécanisme était voulu par l’Accord d’Arusha de l’an 2000 et était longtemps restée bloquée par manque de volonté politique.
Régulièrement les journalistes sont invités pour découvrir des ossements par milliers oubliés depuis des décennies dans des fosses communes répertoriées sur presque toutes les collines du pays.
Alors que les journalistes de l’opposition se taisaient et se taisent toujours dans toutes les langues, un journaliste freelance, Kenny Claude Nduwimana, s’est emparé du dossier et accompagne bénévolement la CVR dans ses découvertes glaçantes.
Pourquoi Kenny Claude Nduwimana dérange ? Parce que par son verbe haut et son accent convainquant, il secoue la conscience fataliste des survivants du génocide et l’amnésie volontaire des criminels patentés.
Nous, le Collectif des survivants du génocide commis par les Tutsi, ceux-là mêmes qui ont dominé le pouvoir de 1960 à 2005, nous attendons de la CVR qu’elle accomplisse son devoir sans détours. Elle doit faire éclater la vérité au grand jour. Et quelle est cette vérité ? Que le Gouvernement a dominance Tutsi-Hima a commis un génocide contre les Hutu. Ainsi s’arrêtera le lynchage des survivants par ceux-là mêmes qui ont perpétré l’innommable et se sont gavés des avantages des crimes et pillages.
Lynchage médiatique Tutsi-Hima:
« Comment porter secours aux Hutus du Burundi encore vivants ? ». C’est l’angoissante question de la Canadienne Céline Cossette en 1972.
Le Collectif des survivants et victimes du génocide Hutu de 1972, avant et après, la reprend à son compte, après avoir assisté au lynchage médiatique de Kenny Claude Nduwimana, par des individus tels que Pacifique Nininahazwe et Antoine Kaburahe. Ce lynchage orchestré par les médias de l’opposition établie à l’étranger, du point de vue de notre Collectif « Bimenye Baributsa » (Souviens-toi), ne peut être motivé que par la seule volonté d’empêcher le Gouvernement du Burundi via la CVR, de nommer les massacres par leur nom : un génocide commis contre les Hutu du Burundi, bien avant celui du Rwanda.
Kenny Claude prêcherait la haine parce qu’il a eu le tort de s’attaquer à celui qui prétend être né pour dominer les Hutus, j’ai nommé Jean Bwejeri, et qui crache à longueur de journées des insanités contre les Hutus ? Aucun de ces prétendus défenseurs des droits de l’homme n’a bougé le petit doigt pour modérer les ardeurs de ce raciste invétéré. Seul contre tous, Kenny Claude a eu le courage de faire une semonce à Jean Bwejeri en passant par le même réseau privé acquis aux idées subversives de cet incendiaire.
L’offensive d’Antoine Kaburahe, directeur expatrié du Groupe de presse Iwacu et de TV Renaissance émettant de l’étranger ne porte pas sur Kenny, en réalité, mais sur le Gouvernement qui le laisserait s’exprimer et sur la CVR qui lui donnerait matière à publier. Kenny, à part ses invectives privées contre Jean Bwejeri, n’est qu’un relateur des crimes ignobles et inavouables commis dans le passé récent du Burundi, époque où les intéressés contrôlaient tous les pouvoirs, le législatif comme l’exécutif, l’armée comme la presse, les secteurs de l’enseignement comme les pôles de la finance et de l’économie. Suprématie perdue et peur que le monde sache les crimes imprescriptibles dont ils se sont rendus coupables. On veut faire taire le témoin trop bavard en faisant pression sur le Gouvernement et sur la CVR.
Leurs attaques ne sont qu’un écran de fumée maladroitement émis pour donner le change. Le Gouvernement actuel, issu de l’Accord d’Arusha, est leur pire ennemi puisqu’avec la CVR, il déterre la vérité du génocide trop longtemps occulté. Le jour va bientôt se lever sur le Burundi et les ténèbres vont s’évanouir !
Lu pour vous, la rédaction