Au Burundi, la classe politique stigmatise la tentative d’assassinat du Conseiller en charge de la communication de la Présidence. La mouvance indexe l’opposition radicale. Une exception cependant: Jérémie Minani du CNARED.
Le vice-président du Sahwanya-Frodebu, Léonce Ngendakumana
Pour le porte-parole du gouvernement, Philippe Nzobonariba, « c’est le programme qui continue des extrémistes radicaux. A défaut d’avoir décapité les institutions, le programme des assassinats ciblés se poursuit. » Et de lâcher : « Il faut que la Belgique qui déroule le tapis rouge à ces terroristes recherchés par la justice burundaise assume ses responsabilités« .
Le vice-président du Sahwanya-Frodebu déplore cet acte : « C’est vraiment désolant que les gens continuent à penser qu’ils trouveront des solutions à la crise burundaise en recourant à la violence. Nous devons nous rendre compte que la voie des assassinats compromet toutes les chances de paix. La violence est une voie sans issue, voire suicidaire. » Pour cela, M. Ngendakumana appelle tous les Burundais, particulièrement le pouvoir de Bujumbura et son opposition de déposer les armes et se mettre rapidement autour d’une table pour négocier particulièrement le rétablissement de la confiance dans ce pays. « La crise de confiance est très profonde, il faut éviter de sombrer encore dans un bain de sang ».
Quant au président du FNL, Jacques Bigirimana, il dira que » les Sindumuja (nom donné aux opposants au régime de Bujumbura) ne prendront jamais le pouvoir par la force pour régner par la force » . Et d’inviter la communauté internationale à « se rendre à l’évidence que ceux qui préparent le génocide sont ceux-là qui sont en train d’assassiner les leaders politiques, ceux qui cherchent à éliminer les dirigeants du pays pour leurs idées politiques«
Au nom de l’ONELOP- Burundi, une association de la mouvance, Gilbert-Bécaud Njangwa fera des éloges de Willy Nyamitwe, « homme incommensurable, infatigable, libérateur et déterminant au service de la République et du peuple burundais ». Pour lui, « M. Nyamitwe a pu montrer au monde entier et à l’Occident en particulier les mensonges, les rumeurs, les politiques de deux poids deux mesures, de pompiers pyromanes et du rouleau compresseur orchestrées sur le Burundi et les Burundais par la Belgique et par certains autres pays européens ». Et de conclure : « C’est pourquoi ils font ces tentatives. Ils veulent éliminer les leaders forts du système du CNDD- FDD et certains autres qui stabilisent la paix, la sécurité, la cohésion sociale et la démocratie ». Il signale que Willy Nyamitwe a toujours relayé le message du présidentNkurunziza qu’il y n’aura pas de génocide au Burundi.
Une exception quand même : sur son compte Twitter, Jérémie Minani, un des porte-parole du Cnared se félicitéra « à titre personnel » de l’attentat sur le « monstre » Nyamitwe.
by Philippe Ngendakumana