Les députés burundais (Chambre basse du parlement) ont annoncé que le retrait du Burundi du Statut de Rome de la Cour pénale internationale (CPI) ne signifie en aucun cas que le pays va se passer du respect des droits de l’homme tout en imposant toutefois le respect de sa souveraineté.

« S’agissant du retrait du Burundi de la CPI, cela ne signifie pas que le Burundi a suspendu ses activités sur terrain. Le Burundi va continuer à coopérer avec des organes de droit de l’homme dans le respect de sa souveraineté », a déclaré samedi Alexis Badian Ndayihimbaze, porte-parole du président de l’Assemblée nationale burundaise deux jours après des questions orales adressés par la Chambre basse à la ministre de la Justice et à celui en charge des droits de l’homme sur le rapport de la Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH) faisant état d’un potentiel génocide au Burundi.

M. Ndayihimbaze a indiqué que les auteurs de ce rapport ont accusé le Burundi de s’être retiré de cette Cour pour ne pas être poursuivi pour les actes qui auront été posés en rapport avec ce génocide.

Selon lui, le rapport accuse les autorités burundaises d’avoir distribué des téléphones mobiles aux élus collinaires pour faciliter l’exécution des actes génocidaires et distribué aussi des machettes avec le même objectif.

Les élus du peuple s’en défendent à travers le porte-parole du président de l’Assemblée nationale en disant que, « ces téléphones servent à faciliter la communication en matière de sécurité sur tout le territoire national » et que pour le cas des machettes, « plus de 90% d’agriculteurs au Burundi utilisent la machette comme outil de travail ».

Dans le même rapport, les auteurs accusent les autorités burundaises d’avoir un projet de creuser des latrines publiques qui, selon le porte-parole, qui a cité ces auteurs, seront utilisés comme des fosses communes en cas du génocide.

M. Ndayihimbaze leur a rétorqué qu’il s’agit bel et bien « d’un programme d’assainissement du ministère de la Santé publique et de Lutte contre la Sida qui vise à multiplier les latrines dans des lieux publics en vue d’améliorer l’état d’hygiène pour prévenir les maladies des mains sales ».

Pour lui, « il est paradoxale et regrettable que des organisations non gouvernementales comme la FIDH et la Ligue Iteka (auteurs dudit rapport, ndlr), qui se disent militer pour la protection et la promotion des droits de l’homme, notamment le droit au développement qui est fondamental, considèrent négativement les actions menées par le gouvernement du Burundi en faveur du développement de sa population et de toute la nation ».

En date du 15 novembre 2016, la FIDH et la Ligue burundaise des droits de l’Homme Iteka ont publié un rapport sur la situation des droits de l’homme au Burundi qu’elles ont intitulé « Répression aux dynamiques génocidaires ».

Ces ONG ont fait allusion à la répression qui a suivi les manifestations contre la candidature du président de la république Pierre Nkurunziza à sa propre succession pour la troisième fois en 2015 contre l’esprit de la Constitution et de l’Accord d’Arusha pour la paix et la réconciliation de 2000 qui limitent à deux le nombre de mandats présidentiels.

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