Le Burundi a entamé lundi la libération du quart de sa population carcérale dans le cadre d’une grâce présidentielle, mais la société civile en exil de ce pays en crise craint que le pouvoir ne cherche ainsi à faire de la place pour de nouveaux prisonniers politiques.

Lundi, un premier groupe de 300 prisonniers a été libéré de la prison centrale de Mpimba, à Bujumbura, par la ministre de la Justice Aimée Laurentine Kanyana. A terme, 2.500 prisonniers doivent être libérés par les autorités, qui ont toujours nié détenir des prisonniers politiques.

Ce premier groupe libéré lundi inclut toutefois 58 militants arrêtés lors d’une manifestation interdite et violemment réprimée par la police burundaise le 9 avril 2014. Ils avaient été condamnés à des peines allant jusqu’à la perpétuité lors d’un procès qualifié d’ »expéditif » par la communauté internationale.

Ces libérations visent à « désengorger les prisons pour permettre à ceux qui y restent de vivre dans des conditions acceptables », et à la « consolidation de la réconciliation nationale », a déclaré la ministre Kanyana, au cours d’une cérémonie officielle en présence du corps diplomatique accrédité au Burundi.

« Exceptionnellement, son excellence le président Pierre Nkurunziza a également bien voulu toucher même ceux qui ont été condamnés pour des actes criminels commis lors des mouvements insurrectionnels qui ont été organisés depuis 2014 », a-t-elle ajouté, restant toutefois vague sur l’éventuelle libération de prisonniers arrêtés depuis le début de la crise actuelle, en avril 2015.

AFP