Le facilitateur dans la crise burundaise, Benjamin Mkapa, tente d’organiser une nouvelle fois des discussions entre pouvoir et opposition de jeudi à samedi à Arusha (nord de la Tanzanie), mais pouvoir et opposition refusent de dialoguer.
Il a invité à cette occasion un groupe de 33 acteurs clés constitué pour partie du gouvernement et de ses alliés, et pour l’autre, d’opposants au pouvoir burundais.
M. Mkapa a notamment invité des grandes figures du Cnared, plateforme regroupant la quasi-totalité de l’opposition burundaise intérieure et en exil, dont son président Jean Minani, ainsi que d’anciennes grandes figures du parti au pouvoir qui ont fui le Burundi après avoir contesté le 3ème mandat de M. Nkurunziza.
« Le Cnared est une organisation non reconnue par la loi burundaise et qui renferme en son sein des individus recherchés par la justice burundaise », a d’ailleurs commenté Willy Nyamitwe, responsable de la communication présidentielle.
« Il est donc clair que les inviter dans un quelconque processus de dialogue constitue une injure qui ne peut être acceptée par le gouvernement », a-t-il affirmé, ajoutant en substance que Bujumbura refusera de discuter avec le Cnared ou encore le médiateur de l’ONU pour le Burundi Jamal Benomar.
Le Cnared a de son côté annoncé qu’il ne participerait pas à cette session.
La plateforme d’opposition avait récusé M. Mkapa en tant que facilitateur, ce dernier ayant déclaré en décembre qu’il était inutile de continuer à contester la « légitimité » de la réélection de M. Nkurunziza.
Le Burundi est plongé dans une grave crise depuis la candidature en avril 2015 de Pierre Nkurunziza à un troisième mandat controversé et son élection en juillet de la même année. Les violences ont fait plus de 500 morts et poussé plus de 300.000 personnes à quitter le pays.