C’est connu pour qu’une affaire soit rentable, il faut de l’intelligence, du personnel en nombre suffisant et des moyens tant techniques que financiers. C’est connu aussi que le sous-sol burundais intéresse de plus en plus certains milieux occidentaux et qui voudraient l’exploiter à moindre coût. Autrement dit après un chaos, le chaos étant partout propice pour ceux qui savent rentabiliser les guerres humanitaires dans les pays du sud, dont les élites se contentent de gober les discours alléchants sur les droits de l’homme alors que l’objectif visé c’est la prédation des ressources minières.

Au mali, des orpailleurs déguisés en forces de maintien de la paix, viennent d’être attrapés en flagrant délit de pillage d’or. Il est devenu évident qu’un des critères de recrutement de ce personnel de maintien de la paix est la maîtrise de la manutention des engins de génie civil, des excavatrices, des pelleteuses, etc… mais également des connaissances en géologie sont un atout important car dans ces pays du sud le sous-sol n’a jamais fait l’objet d’une cartographie précise des richesses qu’il regorge. Il faut les y aider, le moindre gramme de terre récolté en échantillon, peut révéler une richesse insoupçonnée. Mais évidemment, on n’y cherche qu’à améliorer les droits de l’homme. Moins pour les populations locales que pour les orpailleurs et leurs patrons ?

À cet égard, le Président de la formation Burundi de la Commission de consolidation de la paix (CCP), M. Jürg Lauber, de la Suisse, qui s’exprimait depuis Genève par visioconférence, a estimé qu’une plus grande présence d’observateurs internationaux au Burundi pourrait contribuer considérablement à améliorer la situation dans les domaines des droits de l’homme et de la sécurité. Il a donc souhaité que puissent être enfin déployés 200 observateurs militaires et des droits de l’homme de l’Union africaine (UA), qui viendraient appuyer la trentaine qui s’y trouvent déjà et qui, selon le représentant du Burundi, « travaillent librement sans aucune entrave ».

Visiblement, ces experts en divers minerais sont capables de repérer une pépite d’or à des lieux à la ronde ou la localiser six pieds sous terre afin de l’extraire. C’est pourquoi, s’il advenait que ce projet douteux d’un déploiement envisagé de ces 200 observateurs militaires pour garantir au Burundi, pays en paix et stable, une observation des « droits de l’homme », il faudra aussi rester vigilant et tirer la sonnette d’alarme aussitôt, quand ils voudront, pelle à la main, commencer à déterminer des périmètres inhabités pour y défendre des « droits de l’homme ». De même, avec les moyens techniques modernes, ils n’ont pas besoin de creuser pour identifier les zones intéressantes à exploiter ni pour connaître la composition dudit sous-sol ; l’augmentation en personnel souhaitée est de pouvoir très rapidement finaliser le projet et passer par la suite à sa réalisation, cette fois-là ces experts servant pour la logistique de l’arrivée des troupes plus nombreuses pour contrôler le pays, ou alors procéder au changement de régime tant attendu. Préalablement à l’exploitation.

On peut également être ébahi quand on observe cet amour que déploient certains occidentaux pour les droits de l’homme dans les pays du sud, alors qu’en même temps, ils possèdent des entreprises dans les domaines en lien avec l’exploitation des richesses potentiellement intéressantes dans ces pays. Plus ce potentiel est élevé et proportionnellement cet amour sera énorme, capable même de soulever les montagnes afin d’y extraire l’essentiel de la matière noble.

Toutefois, il est à remarquer qu’ils ne parlent jamais d’amélioration de la situation économique, ni de renforcement de la souveraineté, ni de l’Indépendance et moins encore de l’apport massif et suffisant pour garantir un décollage économique du pays, en soutenant l’esprit local d’initiative pouvant assurer un développement endogène, autocentré et auto-entretenu. Ils parlent seulement de projet visant la sensibilisation aux droits de l’homme, le respect de l’environnement, etc… mais jamais du bien-être du citoyen par rapport aux 5 besoins fondamentaux de l’homme.

On s’en fout qu’il ait de quoi manger ou pas, qu’il ait où dormir ou pas ; qu’il ait de quoi se vêtir ou pas, qu’il ait de quoi se faire soigner ou pas, que ses enfants aillent à l’école ou non et j’en passe. Pourvu que ces experts travaillent en toute liberté de mouvement et que leur travail se fasse sans contrôle local, la jungle quoi. Chose qu’ils ne pourraient pas accepter dans leurs propres pays.

Quand la catastrophe provoquée est là et qu’elle emporte des vies humaines, la main sur le cœur, ils expriment et font part de l’inquiétude profonde mais également qu’ils sont consternés par les dégâts tant humains que matériel, et le « usual business » continue. Le gouvernement local est condamné et des sanctions sont directement prises pour mauvaise gouvernance et on brandit la menace de traduction à la Cour Pénale Internationale (Seuls les Dirigeants du sud y sont concernés). Dans la mesure du possible, on installe alors une équipe en place pour stabiliser les acquis. Dans les statistiques, le pays devient un grand performeur en exportation des matières premières et la boucle est bouclée. Mission accomplie, l’objectif est atteint et on ne parle plus des droits de l’homme. Suivez mon regard.

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Ruvyogo Michel