Ils étaient à trente quatre pays africains prêts à dire Adieu à la Cour Pénale Internationale (CPI) en sigle. Le Burundi, devient le premier pays africain si ce n’est pas du monde à se retirer du Statut de Rome adopté le 17 Juillet 1998, auquel il a adhéré en 2004.
Selon la ministre de la justice burundaise Aimée Laurentine Kanyana : « les raisons qui avaient poussé le Burundi à adhérer à la CPI sont compréhensibles dans la mesure où, le Statut de Rome est un texte bien fait et contenant des dispositions de nature à permettre une garantie des libertés publiques sur le plan national et international ». Néanmoins, poursuit-elle : « la mise en application en a été autre. Le constat a été que les pays africains ont été victimes d’une injustice sans nom en passant par la CPI de la part des Européens et Américains. Ils ont tous initié le changement des régimes en passant par la CPI en collaboration avec d’autres africains non patriotes, pour qu’ils puissent créer une situation, où, ils vont toujours imputer la responsabilité aux autorités qui dirigent le pays, afin qu’ils soient appréhensibles et que les régimes qu’ils ne veulent pas soient tombés. ». Pour la ministre Aimée Laurentine Kanyana la CPI est une juridiction de complémentarité qui intervient lorsque les institutions judiciaires nationales ne sont pas intervenues alors que le besoin se faisait sentir. » A-t-elle conclut.
Et donc, la CPI à force de jouer à cache-cache en utilisant certaines organisations dites de défense des droits humains œuvrant dans les pays dirigés par les présidents mal aimés par l’occident, la CPI a fini par brader tout son capital de confiance dont il bénéficiait auprès des pays en voie de développement et dont les gouvernements sont dans les collimateurs de l’occident. Ils sont aujourd’hui au nombre de trente trois en attente.
Le Rwanda dans cette histoire
Confronté à une situation complexe de querelles intestines, le parti au pouvoir au Rwanda depuis 1994, le FPR cherche depuis 2010 a à changer de leadership sans succès.
Le duo Kayumba Nyamwasa – Patrick Karegeya ont fait le premier pas. Le premier a survécu, le second y a laissé la peau. Ils ont voulu libérer leur pays qui était devenu une sorte de caserne car, tous les espaces d’expression étaient verrouillés. A cela s’ajoute l’échec de poursuivre la mission de feu maréchal Mobutu Sese Seko, celle de soumettre toute la sous région des Grands Lacs au pays de l’Oncle Sam et ses alliés. Barack Obama dans son périple africain en 2013, a visité le Sénégal, la Tanzanie et l’Afrique du Sud. Il ne s’est même pas arrêté au Kenya pays de son père biologique !!
Après avoir longtemps bénéficié d’appuis militaires considérables de la part des USA, le Rwanda a vu la manne de la coopération internationale se rétrécir comme une peau de chagrin. Bien des pays occidentaux ont gelé ou réduit sensiblement l’aide destinée à Kigali. Les rapports des organisations comme Human Rights Watchs ont épinglé à plusieurs reprises le Rwanda avec des preuves accablantes d’implication dans la guerre et le pillage de la RDC. Juste après la visite du président américain en Tanzanie en mars 2013, lors d’une réunion secrète à Addis Abeba, le président de la République Unie de Tanzanie, Jakaya Mrisho Kikwete a ouvert la boîte de Pandore en prenant directement à partie ses homologues rwandais et ougandais. Il leur intimait quasiment l’ordre de cesser d’être des seigneurs de guerre et de négocier avec les différents mouvements en guerre en Ouganda et en RDC. Cette demande fut vécue comme un affront insupportable par le Rwanda d’autant plus que le président Kikwete exigeait le début des négociations entre Kigali et les FDRL, forces actives en RDC présentées par Kigali comme des Rwandais ayant participé au génocide de 1994. Or, un enfant parti en 1994 à l’âge de 3ans avait en 2013 avait 22 ans. Qu’a-t-il fait ?
Dès lors, le génocide de 1994 ne tenait plus debout comme prétexte pour déstabiliser indéfiniment la RDC ou éviter les sanctions en raison des atteintes récurrentes aux droits humains. Les USA ont sévèrement mis en garde Kigali pour les assassinats des opposants à l’étranger après la mort en Afrique du Sud de Patrick karegeya, ancien patron du service des renseignements du Rwanda. Le rejet du président rwandais par les USA se traduit également par la défaite du mouvement M23 en novembre 2013. Alors que les négociations entre le gouvernement de Kinshasa et la délégation du mouvement rebelle pataugeaient depuis des mois, la victoire militaire des forces congolaises a pris de court bien des observateurs. Les choses sont allées trop vite, les rebelles perdant leurs positions jusqu’à être chassés du territoire congolais. Les combattants du M23 soutenus par Kigali ont été défaits à plate couture. Leurs chefs militaires et politiques ont pris la poudre d’escampette vers le Rwanda et l’Ouganda. Il faut souligner que cette victoire militaire, les forces gouvernementales congolaises ne l’auraient jamais fêtée sans l’appui précieux de la SADC (Organisation des Etats d’Afrique Australe dont font partie la RDC et la Tanzanie.
Et les USA ?
Pour tout comprendre le rôle des USA dans tout cela, lisez la déclaration de l’ambassadeur des USA au Burundi , Mme Down Liberi, lors de l’ouverture d’une conférence de la CIRGL, le 04 février 2014, une année avant le déclenchement de l’insurrection et la tentative de coup d’Etat du 13 mai 2015 la déclaration vous aidera à comprendre le rôle qu’ont joué les USA dans le démantèlement du M23 par la Tanzanie et l’Afrique du Sud interposées.
« Nous prenons une étape importante pour approfondir le partenariat entre les USA et la CIRGL. L’accréditation d’aujourd’hui permettra d’élargir la coopération entre nous et de vous assurer un engagement de haut niveau pour les années à venir. En conclusion, il faut reconnaître plus que jamais, la région des Grands Lacs est en ébullition. La défaite des M23 ne s’est pas réalisée sans la bénédiction des puissances occidentales. Pour dire que d’autres bouleversements sont à prévoir ». Un message très significatif. La suite on l’a vue et la responsabilité du voisin du nord du Burundi est là. Reste à connaître qui sera poursuivi. Nous entendons Albert Shingiro ambassadeur du Burundi auprès des Nations-Unies déclarer que le Burundi se réserve le plein droit de porter plainte contre tous ceux qui ont fabriqué ces faux rapports et ceux qui ont attaqué le Burundi à partir du sol rwandais pour mettre tout sur le dos des dirigeants burundais.
Malheureusement Kigali n’a pas pu s’acquitter de sa dette le président Pierre Nkurunziza est encore au palais, le Burundi vient de se retirer du statut de Rome, cause de tous les massacres des innocents enregistrés depuis 10 ans, plusieurs ONGs, OSCs et médias privés qui étaient au service de la CPI vont sans nul doute chômer ou réduire l’effectif du personnel ou fermeront carrément
A suivre
Alain Désiré Karorero