Grâce au commerce de colocases, j’ai déjà construit ma maison
Détails Publié le 9 juin 2014
Elle est femme, commerçante et elle s’active pour contribuer dans le ménage. Elle, c’est Pascasie Misigaro, une commerçante rencontrée au marché de la zone Muyange, commune Nyanza – lac, de la Province Makamba et qui venait s’approvisionner en colocases. Elle indique qu’elle a déjà réalisé pas mal de choses avec le bénéfice tiré de ce commerce, malgré les conditions difficiles dans lesquelles elle travaille.
Devant le marché de Muyange, des tas de colocases entrain d’être emballé dans les sacs, d’autres qui discutent encore le prix chez les vendeurs de Muyange
Le marché de Muyange, est embellie à son entrée de part et d’autre par des tas de colocases, des bidons d’huile de palme, et des femmes venues en grande partie de Bujumbura et assises à côté à surveiller leurs marchandises. Misigaro est l’une de ces femmes. Elle indique qu’elles sont une centaine de femmes commerçantes qui quittent Bujumbura vers Nyanza – lac, précisément à Muyange pour s’approvisionner, certaines en colocases et d’autres en huile de palme.
Prendre de la peine pour réussir
« C’est dans cette région où on cultive beaucoup le colocases. Depuis plus de dix ans je me suis lancé dans le commerce de colocase et c’est ici que je viens m’approvisionner, chaque vendredi, le seul jour de marché à Muyange. Je me lève des fois à 3h du matin, laissant mon mari au lit pour aller faire mon travail qui contribue aussi au développement de mon foyer. Ce n’est pas facile,
mais on doit prendre de la peine si bien sûr on veut réussir », indique Misigaro. Elle fait savoir qu’il y a des bus de transport qui les prennent à la maison à destination de Muyange, à quatre heures du matin afin d’arriver au marché le plus tôt possible avant les autres. Elle souligne qu’après avoir acheté les colocases, elles emballent chacun leurs marchandises en marquant sur le sac le nom du propriétaire. Elle poursuit en indiquant qu’une fois terminé à faire les bagages, elles retournent à Bujumbura pour attendre les marchandises qui sont transporté par des camions.
Fière de contribuer dans le foyer
Avec ce que j’ai bénéficié j’ai déjà acheté une parcelle et on a construit une belle maison, je suis vraiment fière que j’ai pu contribuer dans le foyer
Selon Misigaro, avec n’importe quel capital, on peut réaliser de grandes choses. « J’ai commencé avec un capital de 700 000 francs burundais, et avec cela je pourrais vendre les colocases à 1000.000 de francs burundais. Le fruit de ce commerce m’ a permis d’acheter une parcelle et on a construit une belle maison; je suis vraiment fière d’avoir pu contribuer dans le foyer. Tenez par exemple, j’ai acheté les colocases pour 500.000 BIF mais je sais que je vais gagner 200 000 BIF », témoigne cette commerçante. Elle fait savoir qu’actuellement, elle n’attend pas que son mari lui achète le lait de beauté, les habits, qu’elle peut assurer les besoins de première nécessité et en même temps épargner. Elle recommande aux femmes de ne pas croiser les bras et attendre que ce soit leurs maris seulement qui travaillent pour la survie du ménage
Les défis ne manquent pas
Misigaro indique que pour assurer la continuité de ce commerce, on doit avoir au moins deux capitaux. « Des fois ils rencontrent des voleurs en chemin vers Nyanza – Lac , ce qui cause beaucoup de pertes. Au début de l’année, nous avons été arrêtées par des voleurs qui nous ont pris tout l’argent que nous avions sur nous », déplore Misigaro. Elle demande que les voies de communication soient sécurisées en permanence.
Signalons que Pascasie Misigaro est une commerçante grossiste qui fournit les colocases aux vendeurs détaillants cette marchandise en ville, au marché de Jabe, et au marché communément appelé chez Sion.
Bella S.Ndamiye