Rwanda – PAUL Kagamé : « Dire non, rendre coup pour coup… C’est retrouver notre dignité »
(AFP 05/07/14)
Le président rwandais, Paul Kagamé, s’est montré très combatif lors de son discours de la fête nationale, vendredi à Kigali, exhortant l’Afrique toute entière à CHANGER d’état d’esprit pour se libérer. C’est du Paul Kagamé dans le style le plus pur. Ce vendredi 4 juillet, l’occasion des cérémonies du » jour de la libération », la fête nationale, le président rwandais s’est montré combatif, exhortant l’Afrique toute entière à poursuivre ses efforts en vue de se « libérer ».
« Notre lutte pour la libération est loin d’être terminée », a-t-il déclaré dans son discours, lors de cette cérémonie qui commémorait le vingtième anniversaire de la prise de KIGALI par le Front patriotique rwandais (FPR) et la fin du génocide.
« La libération, n’est pas un évènement ponctuel ou un point final, a-t-il poursuivi. C’est une ATTITUDE qui est à la base de tout ce que nous faisons ».
Dire non, rendre coup pour coup, tout faire pour que nos voix soient entendues… C’est retrouver notre dignité.
Rendant hommage aux « combattants de la liberté » de tout le continent, qui ont affronté « le colonialisme, le divisionnisme ou l’injustice », il a salué leur détermination à « agir pour leur idéaux, en dépit du prix très élevé à payer ».
« Dire non, rendre coup pour coup, tout faire pour que nos voix soient entendues… C’est retrouver notre dignité », a-t-il lancé.
« Mais, a-t-il poursuivi, on ne peut s’en prendre à personne d’autre. Le front de la lutte pour la libération en Afrique aujourd’hui est dans nos têtes. Nous avons une responsabilité que nous ne pouvons pas déléguer. […] Nous avons trop tendance à CHERCHER l’approbation des autres. […] Nous tolérons la médiocrité, alors que nous sommes des personnes compétentes. Nous évitons de prendre nos responsabilités, alors que c’est nous qui payons le prix ».
« Rien, dans notre passé ne peut servir d’excuse pour le futur. Même lorsque des torts très graves nous ont été faits », a-t-il encore ajouté, en présence des présidents Yoweri Museveni (Ouganda), Uhuru Kenyatta (Kenya) et Salva Kiir (Soudan du Sud), venus assister à la cérémonie.
Paul Kagamé s’exprimait en alternant kinyarwanda et anglais (« je n’aime pas que mes mots soient traduits ou interprétés », a-t-il expliqué) au terme d’une longue cérémonie, avec notamment un défilé MILITAIRE millimétré de plusieurs heures.
« Nous avons trop perdu [au COURS du génocide] pour commémorer cette journée [du 4 juillet] comme un triomphe », avait-il dit en préambule. Mais il s’est dit confiant dans l’avenir de son pays.
« Nous n’avons aucune raison de craindre pour le futur. Notre engagement dans le combat pour le divisionnisme n’a jamais changé et ne changera jamais. »
Pierre Boisselet, à Kigali