A travers cette nomination d’un nouveau Gouverneur de la BRB évoquont ensemble l’évolution de l’économie burundaise : De l’Ubumu à l’influence externe. Explorons l’histoire de l’économie burundaise, de ses racines traditionnelles d’ubumu à l’influence étrangère et aux politiques économiques imposées par les institutions internationales.
Gitega, 8 octobre 2023 – En alignement avec la présidence (La planification des Burundais) et la politique économique burundaise, Son Excellence Ndayishimiye Evariste, Général-Major et Président du Burundi, vient de nommer M. Bigendako Edouard Normand au poste de gouverneur de la Banque de la République du Burundi (BRB) par le biais du Décret n° 100/203 du 8 octobre 2023 [ https://burundi-forum.org/wp-content/uploads/2023/10/decret-No-100203-du-08-octobre-2023.pdf ]. Cette nomination intervient en remplacement de M. Murengerantwari Dieudonné, qui occupait ce poste depuis août 2022.
Traditionnellement, l’ubumu [1] est la politique économique des Burundais. Cependant, elle a été détruite par des acteurs tels que la France, les États-Unis, le Vatican et la Belgique entre 1959 et 1972-1973 (voir le Génocide Régicide du Burundi : Génocide contre les Bahutu du Burundi de 1972/73), remplacée par une économie de marché, soit une économie capitaliste occidentale. C’est à ce moment que la Banque de la République du Burundi (BRB) a fait son apparition dans le pays. Étant une institution “extérieure” aux Burundais ( cfr. Banque des règlements internationaux -BRI- en Suisse ), il est impossible pour ces derniers d’en avoir le contrôle jusqu’à aujourd’hui.
Dans les années 1980, les institutions de gouvernance économique mondiale ( les Breton Woods ), telles que le Fonds Monétaire International (FMI) et la Banque Mondiale, avec leurs politiques macroéconomiques d’ajustements structurels, ont poussé le Burundi (et d’autres pays en développement) à privatiser, plaçant ainsi son économie entre les mains d’investisseurs étrangers qui étaient les anciens colonisateurs et d’autres acteurs externes (voir supra).
De 1989 à 2022, la Globalisation Unipolaire Américaine Néolibérale (GUAN) [2] a renforcé cette politique économique ultralibérale devenue néolibérale, suivant les idées de Friedrich Hayek et Milton Friedman.
Entre 2015 et 2020, le Burundi, sous le leadership de Nkurunziza Pierre (ancien président), a tenté de rétablir partiellement l’ubumu traditionnelle, une politique économique que de nombreux Burundais de l’intérieur maîtrisent encore. Cela était en réponse aux sanctions de la GUAN.
Il est crucial de soutenir l’initiative de S.E. Ndayishimiye Evariste, qui vise à poursuivre l’élan de Nkurunziza en plaçant l’ubumu au cœur de l’économie burundaise, en tant que structure économique fondamentale. Ayant ainsi l’adhésion d’une majorité de Barundi, cela lui permettrait de maintenir le contrôle sur l’économie burundaise, face aux tendances prédatrices de la GUAN et à la domination actuelle des BRICS, afin de garantir aux Burundais les ressources nécessaires pour répondre à leurs besoins, quelles que soient les circonstances.
[1] L’économie traditionnelle d’Ingoma y’uburundi – ubumu -, fondée sur quatre niveaux d’acteurs, englobant les Bahutu (producteurs), les Batutsi (gestionnaires justes), les Banyamabanga / Bapfumu (planificateurs et régulateurs), ainsi que le Mwami (le chef, garant de l’harmonie), devrait perdurer en tant que socle économique du pays.
Burundi : L’impact de l’économie de marché sur la souveraineté alimentaire | https://burundi-forum.org/96181/burundi-limpact-de-leconomie-de-marche-sur-la-souverainete-alimentaire/
[2] Le Burundi face à la GUAN – Globalisation Unipolaire Américaine Néolibérale – https://burundi-agnews.org/diplomatie/le-burundi-face-a-la-guan-globalisation-unipolaire-americaine-neoliberale/
Source : Nahimana P., http://burundi-agnews.org, Lundi 9 octobre 2023 | Photo : Presidence.bi, Journal Icirore