La Cour constitutionnelle de la République démocratique du Congo a confirmé mardi la réélection haut la main de Félix Tshisekedi à la présidentielle du 20 décembre, avec plus de 73% des voix, après avoir rejeté une requête d’un candidat à l’élection.
Pour parvenir à ce résultat, la Cour constitutionnelle a retranché des scores des 26 candidats à la présidentielle les suffrages enregistrés dans deux circonscriptions où la Céni a annulé les élections générales pour cause de fraudes diverses. En même temps, le 5 janvier, la Céni avait annulé les votes pour 82 candidats.
Un quadruple scrutin — présidentielle, législatives, provinciales et locales — était organisé le 20 décembre mais avait été prolongé d’au moins une journée dans plusieurs régions pour cause de multiples problèmes logistiques.
Les chiffres définitifs établis par la Cour constitutionnelle ne modifient pas le classement des 26 candidats qui étaient en lice pour la présidentielle, une élection à un seul tour, mais changent légèrement pour certains leur pourcentage de voix obtenues.
Félix Tshisekedi est suivi de l’ancien gouverneur du Katanga Moïse Katumbi, qui recueille 18,08% des suffrages, puis de l’autre opposant Martin Fayulu, qui en obtient 4,92% (contre 5,33% selon les chiffres provisoires).
Lundi, la Cour constitutionnelle avait examiné une requête d’un candidat, arrivé dernier à l’élection, qui demandait l’annulation de la présidentielle, entachée selon lui d’une “multitude d’irrégularités”.
La Cour, qui a rendu sa décision mardi avant de proclamer les résultats définitifs de l’élection, a rejeté cette requête et en a déclaré une autre, émanant d’un simple électeur, irrecevable.
La Belgique félicite M. Thishekedi pour son second mandat en dépit des “irrégularités”
La Belgique a adressé mardi soir, dix jours après la publication des résultats provisoires de l’élection présidentielle en République démocratique du Congo (RDC), ses félicitations à Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo pour son second mandat en tant que président de la RDC lors des scrutins des 20 et 21 décembre derniers.
“Nous tenons à saluer l’élan démocratique dont a fait preuve une fois encore fois encore la population lors de ces élections, malgré les difficultés, notamment les nombreuses failles logistiques et opérationnelles ainsi que les irrégularités signalées”, a indiqué le Service public fédéral (SPF) Affaires étrangères sur X (anciennement Twitter).
“Nous encourageons la Commission électorale nationale indépendante à poursuivre ses investigations et (à) prendre les mesures pour sanctionner les responsables” des fraudes et des actes de corruption qui a conduit la Céni à annuler la totalité des suffrages obtenus par 82 candidats – dont certains poids lourds de la vie politique congolaise, poursuit le texte.
Pour les Affaires étrangères, “il sera important de tirer les leçons de ce quatrième cycle d’élections (depuis le début de la “troisième République” en 2006, ndlr) et de tenir compte des recommandations des rapports définitifs des missions d’observation électorale, afin de mener les réformes légales et institutionnelles nécessaires à l’organisation des prochains cycles dans le respect de la Constitution”.
La diplomatie belge estime que “de nombreux défis attendent le président Tshisekedi au cours de ce second mandat” de cinq ans.
“La Belgique souhaite encourager le président à initier et (à) poursuivre les efforts en matière de bonne gouvernance et des droits humains, qu’il s’agisse d’égalité des genres, de lutte contre la corruption, de réforme du secteur de la sécurité et de la justice, de relever les défis sociaux et environnementaux, ou encore d’améliorer le climat des affaires”, ajoute la déclaration.
“Nous encourageons l’ensemble des acteurs politiques congolais et la société civile à œuvrer à la cohésion nationale dans un esprit d’ouverture, clé du succès pour relever les défis du présent et construire l’avenir”, poursuit le texte.
“Nous réitérons le soutien de la Belgique aux efforts diplomatiques régionaux qui promeuvent la désescalade et la pacification durable de l’est de la RDC”, une région en proie à des violences meurtrières depuis près de trois décennies, assurent encore les Affaires étrangères, sans citer le Rwanda, accusé par Kinshasa de soutenir la rébellion du M23 (Mouvement du 23 Mars) qui occupe des pans entiers de la province du Nord-Kivu.
“S’appuyant sur les liens forts qui unissent nos populations, la Belgique restera engagée aux côtés de la République démocratique du Congo. Nous poursuivrons notre coopération étroite afin de répondre aux défis auxquels le pays est confronté, au profit de la population congolaise”, conclut la diplomatie belge.