Un budget rectifié pour combler un déficit, avec des mesures fiscales et des financements intérieurs et extérieurs.
Bujumbura, 24/12/2024 – L’Assemblée nationale du Burundi, sous la présidence de l’Honorable Ndabirabe Gélase Daniel, a tenu une séance plénière pour analyser et adopter le projet de loi rectificative sur le budget général de l’État pour l’exercice 2024-2025. L’invité principal était M. Ntahontuye Nestor, Ministre burundais des Finances, du Budget et de la Planification Économique, accompagné de son équipe technique.
Le déficit budgétaire prévisionnel a été revu à la hausse, passant de 449,6 milliards BIF (environ 152,1 millions USD) dans le budget initial à 521,1 milliards BIF (environ 176,4 millions USD). Ce déficit sera financé par un endettement intérieur net de 398,0 milliards BIF (environ 134,7 millions USD), comprenant des titres du Trésor et des financements de la Banque Centrale. Par ailleurs, des tirages extérieurs nets, à hauteur de 123,1 milliards BIF (environ 41,7 millions USD), seront mobilisés pour financer les dépenses d’investissement.
Plusieurs facteurs expliquent ce déséquilibre budgétaire. Tout d’abord, un stock important de restes à payer de l’exercice précédent (2023) a absorbé une partie des recettes prévues pour 2024. De plus, le rythme des engagements de dépenses n’a pas suivi celui des encaissements des recettes fiscales et non fiscales au cours du premier semestre de 2024. Le non-paiement des obligations fiscales par certains contribuables, l’impact de la conjoncture économique mondiale et l’utilisation sous-optimale des infrastructures digitales de collecte fiscale ont également contribué à aggraver la situation.
Pour réduire ce déficit, le gouvernement a proposé plusieurs mesures. La vente de maïs stratégique par l’ANAGESSA devrait rapporter 148,9 milliards BIF (environ 50,4 millions USD), destinés à l’achat d’engrais pour la saison B. Un recouvrement forcé des arriérés fiscaux permettra de mobiliser 36 milliards BIF (environ 12,2 millions USD), tandis que l’utilisation des fonds du compte COVID ajoutera 28 milliards BIF (environ 9,5 millions USD). Enfin, l’instauration de l’obligation d’acquérir une Carte d’Assistance Maladie (CAM) pour les ménages non affiliés à une autre mutualité d’assurance rapportera 3 milliards BIF (environ 1,02 million USD).
Les députés ont également recommandé d’accélérer l’utilisation des machines électroniques pour maximiser la collecte de TVA et de renforcer le suivi des revenus provenant de l’exploitation des minerais, dont les chiffres actuels sont jugés peu fiables.
Aligné sur le Plan National de Développement (PND 2018-2027), ce projet de loi rectificative vise à garantir une discipline budgétaire tout en répondant aux priorités nationales. Après des échanges approfondis, le texte a été adopté à l’unanimité par les Honorables Députés.
Note : Conversions en USD basées sur un taux de 1 USD = 2 955,25 BIF.
Sources : Nahimana p. , http://burundi-agnews.org, Jeudi 26 décembre 2024 | Photo : Inama Nshingamateka