Burundi : A Buye, Ndikuriyo évoque les défis après la victoire du CNDD-FDD

POLITIQUE

Au lendemain d’un triomphe électoral massif, le CNDD-FDD affirme sa vision pour l’avenir social, politique et économique du Burundi.

Butanyerera ( Stade Rukundo de Buye), 23/08/2025 (BdiAgnews) – Lors d’une conférence de presse qui a réuni une trentaine de médias publics et privés, le très populaire secrétaire général du CNDD-FDD, Ndikuriyo Révérien, s’est adressé aux journalistes. Il a d’abord exprimé la gratitude du parti envers l’ensemble des Barundi, et tout particulièrement envers les Bagumyabanga, les militants qui constituent la base vivante du mouvement.

Concernant la victoire du CNDD-FDD aux dernières élections, remportées à plus de 96 %, il a affirmé que ce résultat n’a surpris personne au sein du parti. « Nous étions la formation la mieux préparée, présente sur chaque colline du pays », a-t-il déclaré. Pour lui, cette performance découle d’un encadrement de proximité et d’un travail constant auprès de la population.
Il a ensuite salué la vision du chef de l’État, S.E. Ndayishimiye Évariste, Général Major, qui malgré cette victoire écrasante, a choisi d’attribuer des postes de responsabilité selon les compétences, sans distinction d’appartenance politique. Cette ouverture, a-t-il insisté, inclut également des cadres issus de l’opposition.
À l’approche des élections collinaires prévues pour le lundi 25 août 2025 sur tout le territoire national, Ndikuriyo a insisté sur la vigilance. Il a mis en garde contre toute tentative de corruption de la part de candidats cherchant à récupérer leurs dépenses de campagne par des moyens illégaux.

Sur le plan socio-économique actuel, Ndikuriyo a reconnu les défis liés au manque de devises et à la pénurie de carburant. Mais il a souligné que le gouvernement s’efforce de renforcer les exportations, notamment du café, de l’avocat et du thé, afin de faciliter l’entrée de devises. Il a ajouté que des réformes sont envisagées dans le secteur pétrolier pour améliorer durablement la situation. Il a aussi salué l’initiative présidentielle d’introduire de nouvelles races de lapins, estimant que l’élevage cunicole représente une opportunité pour les ménages burundais. Concernant l’éducation, Ndikuriyo a dit attendre l’avis des spécialistes sur un éventuel retour à l’ancien système scolaire intégrant la 10e année. En revanche, il a insisté sur la nécessité de rétablir les internats, afin d’assurer un meilleur encadrement des élèves. Selon lui, la jeunesse, surnommée ibiswi vy’inkona, doit être formée et organisée, car elle incarne l’avenir du pays et du parti : « Ces jeunes sont appelés à devenir les futurs dirigeants du Burundi ».
Depuis 1972 – marquée par le génocide contre les Hutu du Burundi [1] – le système socio-économique traditionnel des Barundi, l’Ubumu [2], lié à « Ma » Mukakaryenda, la femme du Tambour sacré Karyenda, a été remplacé de force par une économie de marché ( le Capitalisme ) d’inspiration occidentale. Dès lors, il est devenu difficile pour les Barundi d’y voir clair.

Sur le plan politique, en 1966, planifié par « la Croix et la Bannière« [3], Ingoma y’Uburundi fut remplacé par une République ( un état néocoloniale), soit une dictature militaire, qui instaura la discrimination entre les Barundi. Mais depuis 2005, le Burundi est sorti de la dictature [4] pour entrer dans une démocratie. Ce changement reste difficile à accepter pour ceux qui avaient profité de l’ancien régime. À leur intention, il a lancé un message ferme : « Qu’ils osent, s’ils en sont capables ! À ceux qui prétendent vouloir renverser par les armes le régime en place, qu’ils passent à l’action ! Et s’ils réussissent, alors ils seront considérés comme des héros du Burundi ». Dans le contexte du nouveau monde multipolaire, son avertissement était clair : les Barundi ne se laisseront plus jamais tromper. Car le Burundi, Ingoma y’Uburundi, est une vieille dyarchie millénaire de Kama (l’Afrique), guidée par le Tambour sacré Karyenda et par le Mwami, Chef des Barundi.

Références :
[1] Kubwayo Félix, La lente reconnaissance du génocide de 1972 contre les Hutu du Burundi : Les faits et l’exécution du génocide par le pouvoir de Micombero, Bruxelles, 2025.
[2] Nahimana Karolero Pascal, Histoire du Burundi : Les grandes dates de l’histoire des Barundi et de l’État millénaire africain – Ingoma y’Uburundi, Bruxelles, Génération Afrique, 2024.
[3] Baranyanka Charles, Le Burundi face à la Croix et à la Bannière, Bruxelles, 2015. (La « Croix et la Bannière » désigne l’alliance historique entre le Vatican, la France — notamment via les Pères Blancs de Lavigerie —, l’Angleterre, l’Allemagne, la Belgique et les États-Unis, hostile à l’ordre traditionnel burundais depuis le XIXᵉ siècle.)
[4] Kubwayo Félix, Mémorandum sur les massacres répétitifs des Hutu du Burundi de l’indépendance à 1992.: Appel à la conscience mondiale, Bruxelles, 2025.

Sources : Nahimana P. , http://burundi-agnews.org, Samedi 23 août 2025 | Photo : Ireba, Intumwa

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