Burundi / Société Civile : le CIRID interpelle sur la paix régionale

SOCIETE CIVILE, DIASPORA

Le CIRID s’exprime : Un appel urgent à une paix durable et volontariste dans la région des Grands Lacs Africain

Bujumbura, 6/12/2025 – Le CIRID (Centre Indépendant de Recherches et d’Initiatives pour le Dialogue), une Organisation Non-Gouvernementale de droit suisse dotée du statut consultatif spécial auprès de l’ECOSOC des Nations Unies, a récemment partagé une analyse sur la situation sécuritaire et le chemin vers la paix dans la région des Grands Lacs, notamment suite à de nouveaux actes de violence.

Dans une note datée du samedi 5 décembre 2025, Hakizimana Deo, du CIRID, exprime sa tristesse face aux bombardements survenus à Rugombo, dans la plaine de la Rusizi, à la frontière entre la province élargie de Bujumbura et le territoire congolais. Ces attaques, ayant fait des victimes uniquement civiles, soulignent la gravité persistante du conflit.

L’incident survient juste après la signature de Washington qui, selon les chefs d’État de la région, devait marquer un « temps nouveau pour la paix ». Pour le CIRID, cette violence injustifiable remet en question l’efficacité immédiate de la « Pax americana » et oblige à un constat lucide : pour être durable, cette « Pace » (paix) régionale doit impérativement s’appuyer sur une dynamique volontariste interne de vraie paix.

La nécessité d’une démarche intérieure et collective est d’autant plus évidente que de nouvelles initiatives émergent au niveau régional :
– Dialogue en RDC : En République Démocratique du Congo, la société civile exprime clairement son désir d’un dialogue national.
– Le « Pacte du Tanganyika » : Des stratèges de la diplomatie classique et parallèle évoquent, dans la discrétion, le concept de « Pacte du Tanganyika ». Le CIRID accueille favorablement cette idée, y voyant un dérivé du concept qu’il défend depuis plus de 12 ans : le « Forum International du Tanganyika (FIT) ». La première édition du FIT remonte à 2013 à Genève, organisée en marge d’une session des droits de l’homme de l’ONU, et mettait l’accent sur les ODD (Objectifs du Développement Durable), l’économie verte et la paix globale.

D’autres acteurs régionaux s’expriment également, complexifiant le tableau :
Force régionale de l’EAC : Le Président ougandais, bien qu’absent à Washington, a clairement exprimé son souhait d’une force militaire régionale réunissant les membres de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) sans le Burundi.
Hakizimana Déo s’interroge sur l’étrange composition envisagée pour cette force : « pourquoi ici l’on veut d’une force régionale regroupant des armées de tous les pays EAC, sauf le Burundi! C’est interrogateur ! ». Pour le CIRID, cette exclusion potentielle pose une des vraies questions du conflit, qui doit être abordée avec « générosité et avec un réalisme de fer ». Le fond du problème, souvent tu, est l’ensemble des tabous longtemps entretenus qui, face aux appétits pour les ressources minières de la région, alimentent la « guerre par procuration ».

L’organisation lance un appel pour que des voix libres, indépendantes, pacifiques et pacifistes se lèvent pour faire avancer le débat, faute de quoi, l’extension aggravée des dégâts est inévitable.

[ PDF du communiqué du CIRID : https://burundi-forum.org/wp-content/uploads/2025/12/LES-SIGNAUX-DUN-TEMPS-OBLIGE-DE-CHANGER-DANS-NOTRE-REGION.pdf ]


Sources : Nahimana P. , http://burundi-agnews.org, Lundi 8 décembre 2025 | Photo :  CIRID  www.ciridecosoc.ch ; Burundi News Publication (B-NP) TV

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